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Errance 1

Communiqué de presse
Leila Gaudin
Errance 1

Errance 1 interroge la relation, notamment physique, entre deux types d’occupants de notre espace public: ceux qui y passent et ceux qui y vivent. Cette protagoniste crée son territoire, à l’instar de ceux qui l’ont inspirée.
La représentation se déroule ailleurs que sur scène, dans le foyer du théâtre, par exemple. Le public s’organise au fur et à mesure que la relation à l’actant évolue, entre proximité et distance ou encore encerclement et frontalité. La lumière créé ou souligne ces différents espaces, met en mouvement la frontière entre ce groupe et cette femme. C’est un moment pour choisir son recul. Comme des parenthèses, l’interprète se distancie parfois de son personnage pour chercher le bon angle de vue depuis le public. Il y a alors un groupe qui a un lieu et un moment pour se demander pourquoi il pleure ou il rit. Il y a alors l’espace et le temps pour chacun d’y répondre. Errance 1 est une invitation ouverte à se désaliéner d’un quotidien.

Eléments de recherche
La composition chorégraphique s’appuie sur une physicalité représentative d’une population marginalisée. Sans pour autant viser un réalisme documentaire, la recherche gestuelle s’appuie sur un travail d’observation, d’imitation et d’improvisation. La dimension esthétique du mouvement est élaborée à partir d’éléments réels, observés lors d’ateliers menés en directions d’usagers du centre d’accueil et d’hébergement d’urgence Henri Grouès (St Ouen). L’aspect réaliste évoqué plus haut trouve son contrepoint dans les interventions de l’interprète en adresse directe avec le public. Ce procédé de distanciation largement utilisé dans le spectacle vise à proposer une réflexion sur sa propre relation à la population SDF. En ceci il s’apparente à celui des ready-made, qui en recontextualisant une forme connue provoque le regard habituellement porté sur elle. Cette démarche a donné naissance à une performance de plusieurs heures traitant plus particulièrement de la dimension clichée de la figure du SDF. Les réactions suscitées deviennent matière à réflexion pour le spectacle.
L’importance prise par le regard du spectateur s’explique par la structure narrative de À la limite, articulée autour de l’évolution de la relation actant/public. Le questionnement n’est pas directionnel, ce sont l’individu et le groupe qui se définissent mutuellement. Le public est donc essentiel au processus de création, en tant que partenaire déterminant de l’écriture. C’est pourquoi cette création s’organise en étapes plus ou moins publiques.