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Ernest Pignon-Ernest

Exercice libre entre l’auteur, Daniel Biga, et les œuvres de l’artiste, Ernest Pignon-Ernest. Les mots de l’un répondent aux créations de l’autre mais ils peuvent aussi bien se lire et se regarder seul. À chacun d’ « imaginer » leur dialogue.


— Éditeur(s) : Lyon, Le Rectangle
— Année : 1999
— Format : 24 x 16 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs
— Page(s) : non paginé
— Langue(s) : français
— ISBN : non communiqué
— Prix : 10,65 €

Extrait

Ernest Pignon-Ernest : Opéra (dramma giocoso)
par Daniel Biga

Ouverture
(Piazzale Michelangelo-Firenze-Agosto/settembre 1963)

« O ragazzi che bella cosa voi fatte ! » Place harmonieuse, demi-lune panoramique sur la ville. L’Arno couleur d’or (autre Paillon !) coule. Un peu. Serpente aux pieds. Dômes et clochers à nos yeux – plein les mirettes – Trois copains du même âge, libérés d’armée et d’Algérie, de famille, de travail, de pays… tre ragazzi du vita, trois dessinateurs de craies sur les trottoirs… L’un d’entre eux, surtout, semble le premier apprenti de Cimabue ou Duccio, le frère cadet de Masaccio, le futur rival d’El Greco… Sa grande Å“uvre s’étale au sol, nativité ou descente de croix, annonciation, cène ou mise au tombeau (ça varie l’humeur et l’inspiration comme les jours !) digne de l’admiration des habitants comme des touristes qui débouchent des bus et – comme lors des baptêmes niçois – les pièces volent dans le couchant florentin… Ernesto è il suo cognome, Pignon il nome : « Ernesto, tu sei un vero pittore ! »

Un peu plus tard, dans la nuit tiède, assis aux terrasses des meilleures gelaterie de Florence, aux alentours du Duomo ou des Offices, les trois copains se régalent de somptueuses glaces et sorbets. Et ils payent, royaux mendiants, de pleines poignées de pièces et quelques billets, monnaie en lires d’offrandes…

(Publié avec l’aimable autorisation des éditions du Rectangle)

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