Candida Höfer
Erinnern
Le travail de Candida Höfer se caractérise à la fois par son objectivité et sa distanciation. A la précision photographique fait écho lʼâme des lieux, dont elle révèle toute la puissance.
Lʼartiste plonge le spectateur dans une certaine forme de contemplation du souvenir. Candida Höfer fixe sur papier glacé sa vision d’un monde dénué de toute présence humaine, s’attachant uniquement aux lieux. Elle apprend aux côtés de Bernd Becher à l’académie d’art de Düsseldorf, après un détour par des études de cinéma auprès de Ole John.
A la manière des Becher, que ce soit à travers la typologie ou lʼaspect sériel, la photographe se fait témoin, confidente dʼune ambiance où elle sʼest invitée. A partir de 1975, elle expose ses oeuvres individuelles ou collectives, imposant les espaces vides. Ses choix ne sont jamais un hasard: des musées aux églises en passant par les opéras, elle prend des endroits symbolisant la culture, la religion, donnant ainsi une autre dimension à ses photographies. Avec détachement et objectivité, elle rend à chaque espace une tout autre perception.
En 2006, elle revient exposer ses derniers travaux au Louvre, exposition baptisée «Candida Höfer: Architecture of Absence», inscrivant la ligne directrice philosophique de son oeuvre. «Le secret de lʼefficacité et de la beauté de ces images tient sans doute à ce paradoxe entre la présence et lʼabsence, entre le dépouillement, la clareté de lʼimage et le mystère qui sʼen dégage», écrivait en 2006 Marie-Laure Bernadac, conservateur général, chargée de mission pour lʼart contemporain au Louvre, à lʼoccasion de lʼinvitation lancée à lʼartiste.
critique
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