L’exposition « Le réalisme des anges » à la galerie parisienne Patricia Dorfmann dévoile de nouveaux tableaux d’Eric Corne qui poursuit son art d’une figuration faussement naïve et pleine de symboles dans lequel il s’est lancé il y a plus de dix ans.
« Le réalisme des anges » : tableaux d’Eric Corne à la galerie Patricia Dorfmann
Le titre de l’exposition, « Le réalisme des anges » lui a été inspiré par une déclaration de Gustave Courbet à propos de la peinture d’Eugène Delacroix : « M. Delacroix fait des anges. Je ne vois pas ce que c’est que des anges. Vous ? Moi je n’en ai jamais vu. Comment voulez-vous que je juge une forme qui représente un être imaginaire ? » Surtout, ce titre exprime toute la duplicité des tableaux d’Eric Corne, à la fois naïfs et mystérieux, tournés vers les espaces intérieurs et tendus vers l’ailleurs, d’une touche presque enfantine et puisant pourtant dans l’histoire de l’art.
Les nouveaux tableaux d’Eric Corne sont, comme ses précédents, peuplés de symboles. On peut ainsi remarquer dans chacun d’entre eux, plus ou moins cachés, plus ou moins gros, des bouquets de fleurs. Apparemment simple décoration d’intérieur, d’ailleurs inspirés par une plante posée sur une étagère de l’atelier du peintre, ils sont autant de portails lumineux et colorés vers le ciel, vers d’autres mondes.
Eric Corne met en abîme la peinture elle-même
Des cartes postales, des reproductions de peintures, des masques font quant à eux des tableaux d’Eric Corne des mises en abîme de la peinture elle-même, un dialogue de l’image avec l’image, une tentative constante de confronter l’envers et l’endroit, le vrai et le faux, l’apparence et le réel…
La peinture d’Eric Corne, à l’instar de celle de Charlotte Salomon ou de Marc Chagall, fourmille de motifs et d’objets qui sont autant de messages. Par la récurrence de symboles ou encore par la juxtaposition de moments différents dans un même tableau, les œuvres d’Eric Corne forment de véritables récits ouverts à une multiplicité de sens.