ART | EXPO

Équivalences

24 Nov - 03 Fév 2008

Cette exposition du collectif parisien Claire Fontaine présente un ensemble d’œuvres vidéos, de sculptures, de sérigraphies et de dispositifs réalisé pour l’occasion.

Claire Fontaine
Équivalences

Collectif fondé à Paris en 2004, Claire Fontaine tire son nom d’une marque populaire de cahiers pour écoliers. Depuis ses débuts, Claire Fontaine se déclare artiste ready-made et élabore une version de l’art dont la caractéristique principale est d’interroger la crise de la singularité dans nos sociétés contemporaines. En ce sens, les œuvres de Claire Fontaine se présentent souvent comme des feux de détresse visant à éclairer, soit de manière poétique et distanciée, soit parfois de manière plus frontale, les contradictions de notre société.

Sous le titre «Equivalences», l’exposition réunit un ensemble de nouvelles pièces produites pour l’occasion.
La première est une sculpture (citation explicite des Equivalents de Carl André) composée de cent vingt briques entourées chacune d’une couverture différente de livre de poche. Alors que la deuxième, Lever, est un détournement tautologique de la pièce homonyme d’André basé sur l’itération de la brique-livre Différence et Répétition de Gilles Deleuze dans l’édition américaine.
Puis, au plafond, une phrase brûlée avec la flamme d’un briquet parle de la grève sans usine des féministes italiennes des années 1970.
Au mur, une accumulation de dix sérigraphies colorées du visage de la Marilyn de Warhol sont oblitérées par l’inscription «One is no one».

Dans un écran on peut voir Etant donnés, une vidéo où des corps, que l’on devine à peine derrière le brouillage des chaînes cryptées, performent l’éternelle répétition pornographique. L’autre vidéo est une projection intitulée Echographies dans laquelle une compilation d’échographies tridimensionnelles venant du site internet You tube nous mettent face à la physionomie confuse des habitants des limbes de la vie fœtale rendue absolument publique. Ces deux travaux se présentent comme une réflexion autour de la visibilité et de l’opacité des corps, et sur la manière dont la technologie se met au service de notre besoin de voyeurisme ou d’exhibition.

Pendue au plafond, une petite sculpture regroupe un ensemble de clés passe-partout utilisées par les braqueurs, assorties de plumes servant d’appâts et de hameçons pour la pêche.
Leurre est une pièce particulière de la série des passe-partout, car elle présente le vol et la violence de la séduction rétinienne comme les deux terrains privilégiés de l’art contemporain.

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