Equinoxe. Souvenirs de baignade

Patrick Guidot
Equinoxe. Souvenirs de baignade

Le travail pictural de Patrick Guidot aborde principalement des thématiques existentielles, ontologiques ou spirituelles. Il crée des images à la fois intemporelles et pétries d’influences du monde contemporain que l’on peut identifier à une certaine tradition de la peinture, celle de la figuration conceptuelle.

Sa peinture met en évidence un objet, une figure, un instant, en l’isolant sur une toile à fond simple, afin que sa pure signification se dévoile au spectateur et qu’il s’en empare. Pour Patrick Guidot, et ce malgré toutes les nouvelles technologies, la peinture est toujours là!

«Je m’intéresse à la peinture figurative en art contemporain, et à la pratique plus spécifique du portrait, figuratif ou abstrait, qui me permet de dépeindre un paysage intérieur ou de questionner un état d’être.

L’exploration de divers matériaux et techniques me permet de réaliser des variations visuelles de la matérialité picturale. Des notes colorées, associées au travail de la matière par l’intégration de matériaux par collage, ainsi que de sable, de poussière par empâtement et coulées ponctuent une palette à l’huile restreinte créant ainsi une dynamique dans les compositions.

J’aime mettre en valeur mon sujet sur une toile, brute ou peinte. C’est mon socle, la base de mise en matière de ma peinture. Dégagé de toute représentation, l’arrière-plan se constitue d’une ou deux teintes. Il définit une profondeur, l’espace de référence dans lequel je place mon sujet.

Cette surface plane me permet de privilégier la figure dans son graphisme et dans sa composition générale pour mettre en exergue son poids visuel. Cet épurement se veut un Néant, un Infini, détourné de toute fonction figurative où prend forme une idée qui s’articule selon deux principes: l’aspect graphique et symbolique par le biais de la couleur, et la mise en forme de la matière par des ajouts de matériaux: cendre, graines, confettis, bois etc.

La peinture à l’huile, médium riche de la tradition et vecteur de ma démarche artistique dont la toile enchâssée est le véritable support, permet de mettre en valeur cette surface.

Je mets en scène, j’isole une partie de ma réalité, afin de la mettre en évidence sur un support. Cet isolement sur toile d’un moment, d’une impression, je lui préfère son équivalent anglais: «Isolation».

J’extrais de la réalité un fragment, par la peinture ou par l’action physique, pour la transposer sur ma toile vierge ou sur mon fond simple.

Comment lier conceptuel et objectivité afin de traduire notre état de contemporanéité? Dans mes récents travaux, l’ajout de matière combinée à une réflexion sur l’iconographie contemporaine a pris le pas sur ma pratique artistique dans laquelle la peinture sert de mise en relation, de pont entre la surface et le volume, afin de créer une syntaxe plus personnelle de mon rapport au monde contemporain.

Cette réflexion plastique engagée s’illustre dans une série plus introspective, menée à travers le medium du portrait. L’intégration récurrente de personnages me semble juste dans le contexte actuel de l’Art où l’objet d’art doit renouer avec la réalité mais où l’artiste doit également renouer contact avec le spectateur.

En cela, le portrait me permet de me recentrer sur l’Être, d’attacher une attention particulière à l’Humain, tout en me permettant de me dévoiler car l’importance de la sincérité de l’artiste est également omniprésente dans mon œuvre.

Actuellement, les personnages mis en scène traduisent une situation personnelle. Les corps sont mouvementés, éclatés, dans le vide. Les courbes tortueuses des corps traduisent le mouvement cérébral et permet d’envisager les sensations: joie, tristesse, attente, humour, effroi. Chaque spectateur est libre de tenter l’expérience de ses sentiments face à ces œuvres. Telle est ma recherche.» Patrick Guidot