Merete Rasmussen
Equilibre et couleur
Mouvements Modernes, à l’invitation d’Agnès Monplaisir, investit le second espace de sa galerie situé rue Mazarine, avec la première exposition personnelle parisienne de l’artiste Merete Rasmussen. Les deux galeries partagent en effet le même intérêt et une sensibilité commune pour les créateurs qui, par leur travail sur la transformation de la matière amènent à l’envisager de manière décalée et encore peu explorée.
Ainsi Mouvements Modernes poursuit son action dans le domaine de la céramique contemporaine et expose, à la rentrée prochaine, une sélection d’une dizaine d’œuvres de Merete Rasmussen créées spécialement pour cet événement. Son travail a été montré pour la première fois à Paris en 2008 à l’occasion de la FIAC puis en 2010 dans le cadre de l’exposition des «Fables Contemporaines, Un regard sur la céramique contemporaine».
D’origine danoise et établie à Londres, Merete Rasmussen appréhende son métier de céramiste d’abord en Suède, pays où elle grandit, puis complète sa formation à la Designskolen de Kolding au Danemark puis à la School of Art de Glasgow en Grande-Bretagne. C’est lors de ses études au Danemark au début des années 2000, que le travail Merete trouve ses premières inspirations dans les racines même du design danois, notamment dans les réalisations d’Arne Jacobsen et celui de Verner Panton. La palette monochrome utilisée très tôt par Merete, reflète cette influence forte tant elle puise dans la façon dont les créateurs scandinaves ont pu traiter la question de la couleur: les formes mates et poudrées s’enveloppent de bleus, oranges ou jaunes uniformes et profonds.
Merete travaille essentiellement le grès qu’elle façonne entièrement à la main en utilisant la technique de l’enroulement pour donner naissance à des structures complexes réalisées avec un matériau fragile par définition. Merete a toujours engagé son travail sur l’idée de lignes et de surfaces continues créant une forme et la reliant dans son intégralité: ses sculptures délicatement «torsionnées» donnent l’illusion d’un fil organique flexible à la manière du ruban de Möbius. Elle crée des formes sculpturales abstraites et, depuis peu, étend son champ d’action à des pièces plus monumentales.
Ainsi, Merete décrit sa démarche: «Je suis interessée par la façon dont l’espace se définit et se comprend à travers une forme. Mes sculptures peuvent représenter un mouvement capturé comme un étirement, un enroulement, ou bien reprendre une forme naturelle, architecturale, répétées comme des constructions mathématiques complexes. Différentes formes d’expressions apparaissent et résultent de mon exploration continue de la forme et de la matière: des courbes légères et précises, aux arêtes nettes, des surfaces concaves se transformant en surfaces convexes; la découverte de la force à travers les espaces vides et pleins.»