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Epistrophy

Timo Nasseri semble s’intéresser à cette forme architecturale des Muqarnas de manière purement formelle. Dessins comme sculptures, les œuvres se détachent de leurs implications culturelles et historiques au profit de leur froideur géométrique. One And One (de #1 à #3) sont des dessins composés de lignes géométriques blanches sur fond noir. Les calculs qui ont servi à l’élaboration des sculptures, et qui les surmontent, témoignent de ce troc du spirituel et de l’intuitif en faveur de la rigueur mathématique.

Au lieu de s’élever vers le ciel,  Epistrophy #1 est creusée dans le mur. Timo Nasseri remplace la verticalité par l’horizontalité, recouvre les parois d’inox poli réfléchissant et nous renvoie notre image fragmentée au lieu de diriger notre regard vers un ciel infini. L’artiste semble sculpter le vide et non la matière.

Au contraire,  les petites sculptures blanches impénétrables intitulées Sphères, variations d’Epistrophy #1 mais doublées et fermées, mettent en évidence la dualité du volume vide et du volume plein, de l’intérieur et de l’extérieur, de l’opacité et du reflet lors de leur mise en regard avec Epistrophy #1. Comme si chaque chose n’existait qu’en opposition à son contraire, un double à la fois antinomique et nécessaire.

Une idée que suggère également le dessin mural aux traits noirs sur fond blanc qui possède un négatif blanc sur fond noir. L’intérêt de Everything Is Everything réside dans son appartenance à ce couple antithétique de dessins qui ne peuvent jamais être réunis sans s’annuler en créant un monochrome noir.

Timo Nasseri
— Epistrophy #1, 2008, Sculpture incrustée dans le mur, acier inox poli, 150 x 150 x 100 cm
— One And One #1, 2008. Encre sur papier. 63 x 83 cm
— One And One #2, 2008. Encre sur papier. 63 x 83 cm
— One And One #3, 2008. Encre sur papier. 63 x 83 cm
— Spheres (I-VII), 2008. Plâtre, socles en bois.
— Everything Is Everything, 2008. Dessin mural. 200 x 300 cm

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