Par Coline Arnaud
A l’ère des stickers personnalisés d’Habitat et des housses de canapés individualisables d’Ikéa, la caractérisation des objets de la grande distribution relève pour chaque marque de l’indispensable. Il s’agit de contrebalancer l’effet de transparence, aspect pervers et pourtant croissant de la mondialisation des entreprises du meuble et de la décoration.
Convaincu de l’intérêt d’une telle entreprise, Dell, distributeur d’ordinateurs sur internet, propose à chacun de choisir, parmi une liste mise à sa disposition, les motifs et couleurs qu’il souhaite voir apparaître sur son P.C portable. Ces derniers sont ensuite gravés directement sur la coque grâce à un procédé qui prévient les traces de coups et les rayures.
Les industries du luxe ne sont pas en reste. Christofle, maison française spécialisée dans les bijoux et l’argenterie, adapte sur sa nouvelle boutique en ligne ce procédé de personnalisation. A l’aide d’un logiciel très simple, les clients peuvent faire tracer sur leurs achats le message ou les lettres qu’ils désirent.Â
Mais c’est sans doute la marque espagnole de mobilier de jardin Kettal qui approfondit leplus ce concept. Après avoir téléchargé le petit module kettalize it! sur leur site, les internautes sélectionnent un meuble de la collection et la couleur qu’ils préfèrent lui donner dans tout le catalogue chromatique pour son tissu (49 teintes de textile) et sa peinture (22 coloris).
Simple d’utilisation, ce principe ne permet pourtant pas, quelle que soit sa déclinaison, de s’approprier pleinement l’objet. Il offre simplement l’opportunité d’élargir nos perspectives de choix en allongeant la liste des libertés imposées. Dommage que cette tentative d’individualisation, pourtant symptomatique d’un besoin croissant d’originalité et de particularisme, ne fasse aucunement appel à la créativité de chacun.
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