Par Emma Crayssac
Pour saluer l’arrivée de la République tchèque à la présidence européenne, Bruxelles expose dans l’atrium du Conseil européen une sculpture monumentale, Entropa, symbole d’une Europe sans frontières.
L’artiste tchèque David Cerny, connu pour ses oeuvres provocantes, a représenté chaque pays par un cliché, la grève pour la France, un emballage Ikéa pour la Suède… Mais cet humour un peu grinçant n’est pas au goût de tous, notamment de la Bulgarie, symbolisée par des toilettes à la turque, qui a immédiatement demandé que son module soit retiré.
Certains emblèmes semblent encore plus controversés. L’Allemagne est ainsi traversée d’autoroutes qui pourraient dessiner une croix gammée. Toutefois, l’artiste dément formellement cette interprétation.
Alexandr Vondra, vice-premier ministre de la République tchèque, a présenté ses excuses mais précise qu’ Entropa ne sera pas démontée dans sa totalité. La Bulgarie a néanmoins obtenu que son module soit recouvert.
Entropa n’est-elle vraiment que de l’art? La question se pose à Bruxelles. Effectivement si on considère que l’art doit flatter l’oeil et convenir à tous sans susciter la moindre vague, l’oeuvre de David Cerny est bien loin du projet artistique escompté. Mais il ne faudrait quand même pas feindre d’être surpris de constater qu’une fois encore art et politique ne font pas bon ménage.