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Entretiens avec Alain Veinstein

Alain Veinstein publie les entretiens menés pour France Culture avec Sam Szafran, ce grand artiste «taiseux» qui au cours de trois années d’entretien revient sur sa vie -de son enfance brisée par les rafles nazies en France à la vie de bohème parisienne vécue après-guerre au retour de son exil australien- et l’évolution de sa pratique artistique.

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Présentation
Alain Veinstein,
Sam Szafran, Entretiens avec Alain Veinstein

Lorsqu’en 2008, dans le cadre d’une enquête sur Alberto Giacometti, Alain Veinstein propose à Sam Szafran un entretien pour la radio, l’entreprise semble d’abord impossible. Szafran est un irréductible, qui a pris le parti du silence.

Mais progressivement, au cours de ces trois années d’entretiens, un lien se noue entre Sam Szafran et Alain Veinstein, lequel, fidèle au rituel de ses émissions sur France Culture, sait, par des silences qui en disent long et des questions sciemment ouvertes, faire du grand muet un intarissable bavard.

«Celui qui refuse toutes les interviews, qui vit la passion de la fureur, l’obsession de la désobéissance, de la non-conformité et se tient reclus dans son atelier n’est pas un être de peu de paroles. Il sait précisément ce qu’il veut dire et où il souhaite aller», écrit Alain Veinstein dans sa préface.

On entend alors les souvenirs d’un artiste qui a connu le Montparnasse des années d’après-guerre, la vie de bohème, et qui a côtoyé quelques-unes des grandes figures de la seconde moitié du XXe siècle, à commencer par Alberto Giacometti et son frère Diego.

On apprendra pourquoi Sam Szafran ne fut surréaliste qu’un quart d’heure et comment ses plaisanteries conduisaient Henri Cartier-Bresson à le chasser de ses dîners en ville. Au-delà des anecdotes, il se souvient avec pudeur de la guerre, lui, l’enfant juif qui sortit miraculeusement du Vel d’Hiv et dont le père mourut en camp de concentration.

C’est bien cette enfance perdue qui, dans son œuvre, transparaît en filigrane. Il l’entrevoit –comme dans ses cauchemars– au bout des escaliers à vis, dans les vastes espaces des imprimeries vertigineuses, à travers la luxuriance des philodendrons, fougères, aralias et autres plantes, «images» qui ne cessent de le hanter et qu’il dessine inlassablement.

Sans ambages, il assure que son œuvre est néoclassique, et évoque, à l’appui, ses techniques: du fiel de bœuf, du papier de soie, des pastels aux subtiles nuances…

Un livre unique et indispensable, qui permet d’accéder à une œuvre singulière, «l’une des plus secrètes et des plus poétiques de ce temps» (Jean Clair).

Sam Szafran, né à Paris en 1934, est fils d’immigrants juifs polonais. Après la guerre, puis après quatre années passées en Australie, il revient à Paris en 1951 et y aborde sa carrière de peintre sous le signe de l’abstraction. Il rencontre Yves Klein, Django Reinhardt, Jean-Paul Riopelle, Joan Mitchell, Henri Cartier-Bresson et Alberto et Diego Giacometti…

En 1960, il découvre le pastel qui deviendra sa technique de prédilection. A partir des années 1970, son œuvre se resserre autour de quelques thèmes, sans cesse développés: l’imprimerie, l’atelier, l’escalier, les plantes. Des expositions importantes lui ont été consacrées, notamment à la fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, au musée de la Vie Romantique à Paris, au musée Max Ernst de Brühl, à la fondation Pierre Gianadda de Martigny…

Poète et romancier, Alain Veinstein est l’auteur d’une vingtaine de livres. Il a crée les émissions Nuits magnétiques, Surpris par la nuit et Du jour au lendemain sur France Culture.

Flammarion s’est lancé dans la publication de ce projet à l’occasion de l’exposition «Sam Szafran, 50 ans de peinture» à la Fondation Pierre Gianadda, au printemps 2013 à Martigny.
En 2004, la Fondation Pierre Gianadda inaugurait le Pavillon Szafran, deux étonnantes céramiques monumentales. Au printemps 2013, Daniel Marchesseau, autre fidèle de la Fondation et vieil ami de Sam Szafran, signe une nouvelle exposition du maître français, un événement pour les amateurs de cette peinture et pour tous ceux qu’intéressent «l’une des œuvres les plus secrètes et les plus poétiques de ce temps».

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