Bernard Moninot
Entre temps
Cette exposition personnelle de Bernard Moninot présente trois séries d’œuvres récentes: «Terminal», «Antichambre» et «A la poursuite des nuages».
Les œuvres de la série «Antichambre» s’inspirent d’une œuvre de 2011, un dessin dans l’espace, représentant une «sculpture de silence». Cette œuvre en trois dimensions, constituée de cercles de miroir sans tain, était mise en mouvement par un moteur et projetait des ombres et des lumières sur les murs. Les différentes tailles des cercles représentent le sonogramme du mot silence.
Les tableaux issus de cette série sont des arrêts sur image de l’œuvre en rotation. Composés de deux plans assemblés dans un châssis formant une boîte dont le fond est peint. Une soie teintée au premier plan joue le rôle d’un écran. La couleur est l’enjeu principal de cette série.
La série des dessins «A la poursuite des nuages » a été réalisée en 2012 dans l’atelier de l’artiste à Château-Chalon. L’atelier culmine à 500 mètres d’altitude et offre un vaste panorama sur la nature et le ciel. Comme une performance dessinée, comme un travail d’écriture, l’artiste observe les nuages et dans un mouvement de gauche à droite, il traduit sur le papier le mouvement des nuages qui s’étirent au gré du vent. Chaque retour du regard correspond sur le papier au passage à la ligne suivante. Le temps qui passe est matérialisé par l’inscription des minutes à chaque nouvelle ligne.
Enfin, la série «Terminal» a été initiée en 2013. Trois grands formats ainsi que des formats intermédiaires sont exposés. Représentant les salles d’embarquement dans les aéroports, lieux d’attente et espaces intermédiaires, ces tableaux constituent un hommage aux œuvres de l’artiste constructiviste russe El Lissitsky.
Constitués de deux plans de soie superposés et séparés de quelques centimètres, un jeu de lignes superposées et un travail sur la transparence des couleurs primaires fait émerger une sensation de mouvement. Comme avec la série «Antichambre», il en résulte un effet de fusion optique des couleurs.
Bernard Moninot explique: «C’est la pratique du dessin qui caractérise mon travail, depuis les années 1980, je me suis peu à peu éloigné des notions traditionnelles de traces ou d’empreintes déposées par un geste sur le papier, pour recourir à d’autres médiums inédits. Cela m’a amené à prendre en compte les phénomènes naturels, ondes sonores, résonances, ombres, lumières».
Monographie Bernard Moninot éditée aux éditions André Dimanche, avec un texte de Jean-Christophe Bailly.