ART | EXPO

Entraves et Bastides

27 Fév - 02 Avr 2016
Vernissage le 27 Fév 2016

Sémiose présente deux séries Entraves et Bastides de Christian Babou, dit Babou, qui déclinent un motif chevalin et architectural dans les nuances de couleurs si particulières au peintre disparu.

Christian Baboulène, dit Christian Babou, dit Babou a toujours travaillé par séries. Après avoir montré les Résidences prestige (1971-1974), les Ornements (1974-1977) et les Dômes (1976-1980), la galerie Sémiose continue avec les Entraves (1984-1987) et les Bastides(1987-1992). Les séries de Babou s’enchaînent comme une concaténation, marabout, bout de ficelle, selle de cheval. Et cela tombe bien, puisque le cheval, la selle, les rênes, les harnais, les étriers sont justement le sujet des Entraves qui s’ouvriront sur les Bastides.

«Il montait sur les toits avec son père qui était artisan couvreur. D’où cette fascination pour l’architecture et les détails d’architecture» rappelle Elisabeth Krief qui a été sa galerie pendant près de vingt ans (de 1976 à 1995). C’est ainsi que les maisons le conduiront aux toitures, les toitures aux coupoles et gargouilles, les gargouilles aux ornements animaliers, les ornements animaliers aux entraves avant de revenir à l’architecture. La boucle est bouclée, dont il faut lire les différentes étapes comme autant de prétextes à une réflexion sur la frontière entre vraie figuration et abstraction trompeuse; et à des jeux sur l’espace, la composition (le nombre d’or), les contrastes, la lumière, les couleurs, utilisées pour allumer certains éléments et éteindre leur contexte. En somme uniquement de la peinture qui a toujours été le cheval de bataille de Babou.

Les couleurs, justement, éléments clefs de ces Entraves et Bastides. Chez Babou, de la même manière que les séries, les tonalités chromatiques aussi s’enchaînent. Pour cela, il créait un mélange de couleurs pour une toile et le combinait à une nouvelle teinte pour le tableau suivant, et ainsi de suite. C’est la raison pour laquelle on ne retrouve jamais deux fois les mêmes tonalités d’une œuvre à l’autre et qu’elles alternent couleurs froides et chaudes. On sait que Babou avait mis en place un système de numérotation pour l’emplacement de ces nuances. On comprend comment ce grand amoureux de la peinture architecturait la sienne à la fois sur un pilier analytique, conceptuel et sur un autre entièrement construit sur la sensation, l’émotion qui le poussaient à peindre de nombreuses couches pour arriver à la vibration voulue. En véritable funambule du motif, il a réalisé une œuvre qui conjugue en un parfait équilibre le mental et le sensible.

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