Dorine Aguerre, Anastasia Bruelle, Gregg Bordowitz, Johanna di Dio, Camille Dumond, Marguerite Duras, Guillaume Dustan, Adrien Guillet, Simon Haenni, Lauren Huret, Macon, Steven Parrino, Lili Reynaud Dewar, David Robbins, Louis Scoufaras, SSB, Camille Tsvetoukhine, Johanna Viprey, Andy Warhol
Enseigner comme des adolescents
Les projets que Lili Reynaud-Dewar mène avec ce groupe tournent bien sûr autour de pratiques collectives, mais aussi de la question de l’oralité, de la conversation, de la convivialité, de la performance. La méthodologie du groupe est inspirée au départ des méthodes d’enseignement de Michael Krebber (qui rencontre ses étudiants le plus souvent en dehors de l’école, et privilégie les discussions sur l’art à une évaluation de leur travail personnel) et son nom est directement tiré du titre d’une des expositions de Krebber «Puberty in Teaching».
Il est question de savoir si l’art peut ou non s’enseigner, et comment l’autorité s’y joue et rejoue. Après avoir interrogé diverses pédagogies expérimentales (en 2011-2012) ce séminaire s’est concentré cette année sur la question de l’écriture et de la littérature, notamment à travers la figure de l’écrivain français Guillaume Dustan.
L’exposition est l’occasion de puiser dans la collection du Consortium pour y trouver des œuvres qui soient un écho à certaines obsessions de l’écrivain, notamment la figure de Warhol, les fleurs, la techno, les médias et la télévision, la sexualité à l’ère du sida, mais aussi de l’époque dans laquelle s’inscrivaient ses positions: les années 90. Dustan, qui défendit toujours la «culture jeune» contre l’establishment et les cercles intellectuels, est la figure idéale pour la pédagogie abordée par «Enseigner comme des adolescents».
Mais ce sont surtout son travail d’écrivain et ses influences (Brett Easton Ellis, Marguerite Duras, les écrivains qu’il publia dans sa collection le Rayon) qui seront au centre de la journée de lectures et de performances qui suivra le vernissage. Il ne s’agit pas de faire une exposition thématique ou hommage, l’idée est plutôt de créer un contexte au sein de l’institution – en l’occurrence une chambre, voire une chambre d’ado – pour montrer tout à la fois des méthodologies, des Å“uvres – historiques et nouvelles -, des vidéos et des films, faire entendre des textes, boire quelques verres, danser.
Les œuvres présentées et produites spécifiquement pour l’exposition s’identifient plus ou moins littéralement avec la «culture jeune», qu’elles sur-jouent à l’occasion. Sa circulation, sa fluidité, sa facilité, son ergonomie, sa légèreté et sa cruauté imprègnent l’exposition. Tout comme la conscience mélancolique que ni l’adolescence, ni cette décennie, ne dureront très longtemps.