L’exposition « Madrid, octobre 68 » au Fonds régional d’art contemporain Centre-Val de Loire, à Orléans, est consacrée à l’histoire du Centre de Calcul de l’Université de Madrid, une communauté pionnière dans les expérimentations entre art et informatique.
La scène expérimentale espagnole à Madrid, octobre 68
L’exposition « Madrid, octobre 68 » est la première dédiée en France à la scène expérimentale espagnole des années 1960-1980. Elle nous replonge dans l’aventure du Centre de Calcul de l’Université de Madrid qui réunit des scientifiques, des philosophes, des ingénieurs, des peintres, des poètes et des architectes autour des possibilités créatives offertes par le calcul automatique produit par l’informatique. Cette structure pionnière d’expérimentation collective mêlant art et informatique revendiquait une autre forme de production artistique, au croisement des disciplines.
Le parcours offre un corpus associant œuvres d’architectes et d’artistes qui permet de les relier entre elles et de saisir le contexte de l’époque. L’arrivée en 1968 du premier ordinateur au sein de l’université espagnole marque le début des activités du Centre de Calcul. Celui-ci devient alors le plus important espace de créativité de la fin de la dictature : après des décennies d’isolement culturel, des artistes, des musiciens et des architectes s’engagent dans une réflexion autour de l’utilisation de l’ordinateur dans leurs processus créatifs.
Madrid, octobre 68 : le Centre de Calcul de l’Université de Madrid mêle art et informatique
L’exposition présente de façon exhaustive l’œuvre architectural historique de Javier Seguà de la Riva, mais revient également sur les formes en mouvement imaginées par Jose Luis Alexanco dans le cadre de son programme de génération automatique de plastiques intitulé Mouvnt, sur la série des Figures impossibles de José MarÃa Yturralde et sur la poésie de Guillermo de Searle et d’Ignacio Gómez de Liaño.
Le Centre de Calcul, créant des passerelles entre le monde virtuel et le monde réel, donne un nouvel élan à l’innovation espagnole qui débouche sur une double rupture : la fin du bloc culturel imposé par le régime politique et l’effacement des frontières entre les différents champs de la création. Ainsi l’écriture s’ouvre-t-elle à de nouvelles voies d’expérimentation comme la musique et les arts plastiques.
A la fois héritier de la poésie expérimentale espagnole et inspiré par les nouvelles théories linguistiques de Noam Chomsky et l’esthétique de l’information développée par Max Bense, le Centre de Calcul mène un questionnement continu sur les cohabitations entre l’imaginaire et l’expérimentation.