Pierre Derrien, Alessandro Di Pietro, Ji-Youn Lee, Sergio Verastegui
Engrammes
En adoptant comme principe de production la réélaboration d’éléments de récupération, le projet « Engrammes » veut prendre en compte la fluidité de la mémoire matérielle et son évolution rapide vers le témoignage. « Engrammes » reconstruit — de manière fragmentaire et non anecdotique — la vie de certains lieux à travers l’activation du potentiel narratif de ses «déchets». Il sera question de l’autorité de la matière et de sa surcharge biographique: les objets que les artistes manipulent sont imprégnés de traces mnésiques qui ne peuvent pas être ignorées et qui attendent d’être ranimées.
Grâce à la mise en place de dynamiques d’osmose et de transfert de matière entre le dedans de la galerie et le dehors de l’espace urbain, «Engrammes» mobilise une série de questions théoriques autour de l’impossibilité d’avoir une pratique artistique neutre et impassible. L’exposition aborde la question de la trace selon différentes approches: la sédimentation, la présence éphémère, le fragment.
Ainsi «Engrammes» se veut être une stratégie d’«enregistrement» d’informations, un médium temporel, non idéalisé et matériel, pour l’exploitation de la logique in situ, en s’insérant discrètement dans le contexte social de la ville par le biais d’une analyse de ce qu’elle choisit d’abandonner.
Simone Frangi
critique
Engrammes