Wolf Vostell
Endogen Depression
Commencée en 1975 au Musée d’Art de Hanovre, en Allemagne, Endogen Depression compte environ neuf versions. L’installation se compose d’une quarantaine d’objets: des tables, des commodes et des téléviseurs évoquent l’intérieur d’une traditionnelle maison familiale. Tous les téléviseurs sont à moitié coulés dans le béton et une dizaine d’entre eux sont allumés.
Dans l’installation de Laica, tous les téléviseurs sont mis en marche et diffusent un son très faible. Au groupe de chiens que comprenaient les versions antérieures, la version installée à Laica substitue un groupe de dindes vivantes qui renvoient à des thèmes classiques américains, et plus particulièrement à la fête de Thanksgiving.
Plusieurs couches de réflexion habitent ce travail: l’immersion des téléviseurs dans le béton, l’itinérance des dindes dans l’espace, leurs interactions avec les objets et les sons qui en découlent composent une allégorie de la société contemporaine, passive et endormie sous le flot des images, des habitudes et des événements.
Premier artiste à avoir intégré un poste de télévision dans une Å“uvre d’art, Wolf Vostell répond aux événements de l’époque. Collisions d’objets, d’images et d’actes, ses Å“uvres invitent à la réflexion. Pour désigner son travail, il a formé le concept de «dé-coll/age», lequel renvoie au détournement des images et à des interventions à partir de l’actualité.
Co-fondateur du mouvement Fluxus, il a réalisé de nombreux happening dans les années 1960 et collaborait étroitement avec Allan Kaprow, Alison Knowles, George Maciunas, Dick Higgins et Nam Juin Paik. Wolf Vostell faisait également partie du NON!, mouvement newyorkais qui, tout comme Fluxus, s’oppose à la commercialisation de l’art. Une revendication en acte dans les happenings et les environnements de Wolf Vostell, où l’expérience de l’œuvre a la priorité sur sa valeur monétaire.
Vernissage
Samedi 13 septembre 2014