— Éditeur : L’Harmattan, Paris
— Directrice de la publication : Michèle Atchadé
— Parution : décembre 1999
— Format : 13,50 x 21,50 cm
— Illustrations : quelques, en noir et blanc
— Pages : 124
— Langue : français
— ISBN : 2-7384-8630-4
— Prix : 11 €
Éditorial
par Michèle Atchadé et Fabien Rafowicz
Encrages pourrait ressembler à la partie émergée d’un iceberg. Si celui-ci se présente à vous comme un recueil de textes émanant non seulement d’universitaires mais également de plasticiens, il est avant tout la volonté de donner forme à un dialogue. Des échanges entre étudiants et enseignants se sont établis dans le cadre de Rencontres organisées à l’université Paris VIII en 1998. Ces différentes manifestations furent l’amorce d’une entreprise qui voit à présent le jour.
Nous avons, dans un premier temps, porté notre attention sur l’art et la littérature allemande après 1945. Qu’en est-il de cet art après Auschwitz pour des artistes comme Frantz Erhard Walther, Christian Boltanski, Anselm Kiefer et Joseph Beuys… ?
À partir de ce dénominateur commun qu’est l’écriture, des auteurs de champs disciplinaires différents ont traité de la mémoire dans la pensée contemporaine et du poids de l’Histoire dans l’esthétique d’après-guerre. De nouvelles interrogations ont surgi quant aux relations entre judéité et Germanité au XXème siècle, chez des écrivains comme Paul Celan, Thomas Bernhard, Maurice Blanchot, Hannah Arendt et Franz Kafka entre autres.
Beaucoup d’encre a coulé depuis que l’on parle du corps. Le corps fait aujourd’hui encore l’objet de nombreux essais tant pour évoquer des pratiques artistiques que pour nourrir le discours esthétique contemporain. Encrages est donc le recueil, le lieu, le point d’ancrage d’une réflexion sur le discours sur le corps et son rôle dans le champs artistique – et en particulier son incidence sur nos représentations. Comment le discours sur le corps a-t-il évolué avec la seconde guerre mondiale en France et en Allemagne ? Qu’en est-il de ce discours et de sa critique ? Les auteurs intervenant dans ce numéro ont cherché à en identifier les enjeux artistiques.
En outre, de façon à conserver la nature toujours vivante de l’art, ils ont su rester attentifs tant à des artistes tels que Léonard de Vinci qu’à des artistes plus contemporains.
Les rencontres furent l’occasion d’écouter, mais bien plus, d’établir une relation autour d’une question d’esthétique dont l’intérêt réside d’abord dans le désir de comprendre, de débattre, en un mot de se questionner. Dès lors, un édifice s’est peu à peu construit. Au fil des interventions et des débats, le socle sur lequel reposait notre travail devenait plus solide. L’ensemble de ce cheminement a permis l’ancrage de notre réflexion dans des champs artistiques multiples. Les Cahiers d’esthétique Encrages se veulent dès lors le point de rencontre entre une réflexion esthétique, une pratique de l’écriture et un faire plastique.
Ce recueil se présente sous la forme d’un travail collectif visant à l’élaboration d’un sens que nous vous proposons aujourd’hui. Ce premier numéro entre le corps et l’écrit connaîtra une suite lors de la prochaine parution.
(Texte publié avec l’aimable autorisation de Michèle Atchadé)