En promotion

Fahd Ben Ghorbal, Jian Chao Cai, Bei Su, Ortensa Deda, Lucile Diacono, Yves Drillet, Raphaël Emine, Mathilde Fernandez, France Gayraud, Guillaume Gouerou, Alice Guittard, Rafaela Lopez, Sarah Maisonobe, Baptiste Masson, Gabriel Méo, Jean-Charles Michelet, Benjamin Saint Maxent, Raphaëlle Serre, Agathe Soumireu-Lartigue, Quentin Spohn, Gaspard Struelens, David Subhi, Anna Tomaszewski, Zhenhua Wu, Qingmei Yao, Aurélia Zahédi
En promotion

«Tous les surfeurs l’expérimentent dans leur chair: hormis au moment du déferlement, le mouvement des vagues n’entraîne aucun déplacement de matière. Aucun? Presque. En effet, outre le va-et-vient vertical, une infime dérive s’exerce tout de même, dans le sens de la vague. Cette «dérive», aux accents situationnistes, est d’autant plus ample que la vague est haute, car la vitesse au sommet de la crête est légèrement supérieure à la vitesse dans le creux, et l’ellipse ne se ferme jamais complètement.

J’ai trouvé dans cette «théorie du déplacement» une métaphore utile pour évoquer la vie d’artiste, et notamment son commencement, dans le creuset de l’apprentissage.

Dans ces expositions, on aura donc le plaisir de découvrir les félicités, les diplômés, les recalés, et même ceux qui n’ont pas été admis à se présenter à l’examen (appelés aussi «non-diplômables»). Pourquoi? Pour une raison très simple: les meilleurs artistes de demain ne se trouvent peut-être même pas parmi les bons élèves d’aujourd’hui.

Parce que l’histoire n’est jamais écrite d’avance, et qu’il me semble essentiel de témoigner aussi de ce qu’est une collectivité d’artistes en devenir, l’exposition «En promotion» présente donc à la Villa Arson des Å“uvres des 26 étudiants de 5ème année, cuvée 2012-2013.

Je n’ai pas cherché à les réunir sous la bannière d’un thème plus ou moins artificiel, mais à les exposer tout simplement, de manière à ce que chacun d’eux ait une chance d’être repéré. Cette exposition sera présentée dans les espaces mêmes où les Å“uvres ont été conçues, dans les ateliers de la Villa Arson. Cet état transitoire convient parfaitement, me semble-t-il. Déjà plus étudiants, pas encore artistes, j’ai voulu placer ces jeunes créateurs dans une position d’ouverture vers le monde qui les attend, dans ces bâtiments au bas de la Villa qui sont tournés vers la ville, et plus loin vers la mer et l’«irrésistible ailleurs».

Titre-tiroir, «En promotion» énonce aussi les choses avec simplicité: ce sont à présent de regardeurs, de galeristes, de collectionneurs, de mécènes, de critiques, de commissaires d’expositions dont ces futurs artistes ont un besoin urgent. A vous de jouer, donc. Il était cependant convenu que l’exposition se joue simultanément en deux temps; outre la Villa Arson, la Galerie de la Marine, près du Vieux Nice, face à la plage, devant en accueillir une réplique, au sens sismique.

Au fur et à mesure que je visitais les ateliers, appar’issaient pléthore de palmiers, à divers stades de décomposition ou de séchage, mais aussi planches de surf, galets, draps de plage, poissons, factices ou réels, fussent-ils découpés suivant des angles absurdes… les références à cette french riviera abondaient. La Villa Arson ne se situe-t-elle pas avenue Stéphen Liégeard, le poète sous- Préfet qui inventa l’expression «Côte d’Azur»?

Je conçus alors l’exposition à la Galerie de la Marine («Le Sens de la Vague») comme post-balnéaire, reconstituant grâce à une dizaine d’œuvres signées d’autant d’étudiants, un paysage un peu apocalyptique, une vision à la fois Pop et glacée d’une plage après un tsunami évité de justesse.»
Stéphane Corréard, commissaire

Vernissage
Samedi 29 juin 2013 à 19h