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En périphérie du silence

29 Fév - 29 Juin 2008
Vernissage le 29 Fév 2008

Le lieu détermine toujours l’oeuvre chez Madeleine Chiche et Bernard Misrachi. Le son, l’animation et la lumière sont les outils nécessaires à la fabrication de leurs images qu’ils projettent sur du mobilier, des murs ou des matériaux bruts. Elles sont une manière d’introduire des décalages dans la perception ou de modeler l’espace.

Communiqué de presse
Madeleine Chiche et Bernard Misrachi
En périphérie du silence

« Nous aimons inscrire notre travail dans un lieu particulier, trouver une façon de faire co-exister l’un et l’autre et de voir comment l’un transforme l’autre. Nos « outils » pourraient être le son, l’image animée, la lumière, les technologies. Peut-être sont-ils davantage: le silence, l’espace, le détail, l’apparence, la mémoire, l’abstraction, la distance, les mots, la proximité, le temps, l’intimité. » Madeleine Chiche et Bernard Misrachi.

Le groupedunes
Danseurs et chorégraphes au début des années 80, Madeleine Chiche et Bernard Misrachi conçoivent déjà leurs spectacles comme des environnements où se mêlent images cinéma et vidéo, sons, textes, objets et corps des danseurs sans hiérarchie.

Les images sont projetées sur du mobilier, des murs, des matériaux bruts ; une manière d’introduire des décalages dans la perception ou de modeler l’espace. La profusion des signes, leur simultanéité incite à une lecture non linéaire. Le spectateur-promeneur convié à la mobilité du regard est libre de produire ses propres associations.

Ce travail les entraîne hors des théâtres à explorer d’autres lieux, entrepôts, friches industrielles. En 1992, ils deviennent résidents permanents de la Friche La Belle de Mai à Marseille, dirigée par Philippe Foulquié.

En 1994, en réponse à une commande de la ville de Bezons (région parisienne) pour un événement dans un HLM, construit par Jean Nouvel, ils proposent de réaliser une installation vidéo, « Portraits et paysages ».

En 1996, ils présentent en même temps « Heu ! et autres bruits », un spectacle au théâtre de la Bastille à Paris et une installation à la Galerie Donguy, sur le trottoir d’en face.

Depuis 1999, ils se consacrent à la réalisation d’installations in situ en extérieur et intérieur.

À propos de la démarche artistique du groupedunes
« Comment élaborez-vous vos projets ? quelle place accordez-vous à l’écriture ?

Notre manière de travailler reste expérimentale. Il s’agit d’une construction par approches successives. Le lieu où nous intervenons est déterminant. Nous prenons sa mesure… ses mesures aussi, par des repérages en considérant chaque fois les possibilités de déplacements et de points de vue des spectateurs.

Chaque situation est inédite et aucun de nos projets n’est reproductible. Par ailleurs, nous accumulons de l’information sous formes d’images, de sons, de mots, de textes. Ce qui nous intéresse c’est l’actualité, ce présent propre à chacun, loin des médias autorisés et des paroxysmes. Nous penchons plutôt du côté de l’ordinaire. Nous travaillons aussi sur les notions d’espace public et d’espace intime. Nos images et nos sons sont des espèces de prélèvements dans notre environnement immédiat mêlant forme documentaire et fictionnelle. Ils ont valeur indicielle et font appel à la mémoire sensible du spectateur. Ensuite nous faisons la jonction.

Dans le lieu, nous mettons en espace les images, le son et la lumière. C’est la phase proprement dite de l’écriture et progressivement, nous composons une partition complexe. Nous travaillons depuis plusieurs années au sein du groupedunes au développement d’une plateforme logicielle, configuration spécifique de Max/Msp/Jitter, dédiée à l’écriture multimédia. Elle nous permet de synchroniser l’ensemble des médias, de les faire jouer en interaction en intégrant des systèmes de conditions, des paramètres aléatoires et des principes d’interactivité. Les éléments évoluent et ne se reproduisent jamais tout à fait de la même façon. »

Entretien avec M. Chiche et B. Misrachi, groupedunes.

Lab-Labanque
C’est dans le bâtiment construit au début du XXe siècle pour accueillir à Béthune la Banque de France qu’a ouvert le 25 octobre 2007 le centre de production et diffusion des arts visuels intitulé Lab-Labanque. Il poursuit et amplifie le travail déjà entrepris ces dernières années sur les liens entre l’art et la ville, entre l’artiste et l’architecte urbaniste.

Il offre à des artistes plasticiens la possibilité de produire des créations pérennes ou éphémères dans des champs aussi diversifiés que la photographie, la vidéo, la sculpture, la peinture, le design d’objets… qui participent à l’élaboration de la ville contemporaine.

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