Pas de mise en scène ni d’effets particuliers, le travail de Gerardo Custance se veut dépouillé et frontal pour capturer la beauté silencieuse des paysages de Castille. Une quête de la grandeur et de la pureté des panoramas qui est mise en exergue par d’autres clichés dévoilant des zones urbaines récemment implantées dans ces campagnes.
Art contemplatif, ses photographies évoquent l’apaisement et la lenteur. Le spectateur se situe dans l’œil de l’objectif, à la place d’un photographe-promeneur qui stoppe sa marche et contemple le paysage qui s’offre à lui. Mais pour autant, si le résultat atteint l’évidence, c’est parce que Gerardo Custance peaufine ses cadrages et ses ambiances, recherchant les points d’équilibre comme un peintre composerait son tableau.
Quand il se laisse aller à l’admiration de la nature préservée, il obtient des images à grande valeur picturale et évocatrice. Dans les paysages bucoliques de Sepulveda ou de Lores, par exemple, on ressent une force et une intemporalité des lieux qui nous invitent au recueillement. Son propos est alors animé par une vision romantique, où l’homme semble dominé par la majesté de la nature, évoquant la peinture d’un Friedrich ou d’un Van Ruisdael.
On décèle chez lui une grande tendresse pour la nature et un bien-être dans la promenade solitaire. Avec, dans ce recueil de paysages castillans tel qu’il se présente à nous aujourd’hui, un arrêt sur les paysages défigurés par les constructions qui sortent de terre. Là , le temps ne s’est pas arrêté, il modèle et métamorphose ces lieux qui jusque là étaient préservés de l’activité des hommes. S’en dégage une ambiance nostalgique, un regard emprunt de la vanité des choses humaines, si passagères mais en même temps si dévastatrices.
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