En crue

L’exposition « En crue » célèbre le 90e anniversaire de la résidence d’artistes Moly-Sabata avec les Å“uvres de douze artistes qui ont fait l’histoire du lieu à travers des médiums divers : peinture, céramique, tissage, installation…

« En crue » fête les 90 ans de la résidence d’artistes Moly-Sabata

Exposition anniversaire, « En crue » fête les 90 ans de Moly-Sabata, résidence d’artistes de la fondation Albert Gleizes Sablons, qui est la plus ancienne encore en activité en France. Fondée en 1927 par les artistes mécènes Albert Gleizes et Juliette Roche-Gleizes, elle a accueilli plusieurs artistes dont la céramiste Anne Dangar, suivant une sorte d’utopie mêlant travaux artistiques et tâches paysannes, émulation créatrice et dénuement matériel.

Le titre de l’exposition, « En crue », fait allusion à la situation de la résidence Moly-Sabata dont la propriété est bordée par le Rhône mais aussi à l’activité même qui y est née et s’y est développée. Le fleuve avait dès l’Antiquité naturellement tendance à sortir de son lit, ses différentes crues symbolisant une énergie fluctuante semblable à celle qui habite une résidence d’artistes dont la vie est faite de crues et de basses eaux, de périodes d’intense création alternant avec des périodes d’apparente inactivité.

L’exposition anniversaire célèbre la vitalité fertile qui depuis 1927 fait de Moly-Sabata un lieu particulier et de la même façon que chaque crue fait date, elle constitue un acte mémoriel retraçant sa chronologie irrégulière. Elle retrace neuf décennies guidée par un engagement fort en faveur de l’art contemporain en présentant exclusivement des Å“uvres d’artistes ayant travaillé à Moly-Sabata.

D’Anne Dangar à Caroline Achaintre, 90 ans d’utopie créatrice

Plus qu’une exposition historique qui retracerait de façon exhaustive les 90 ans de création artistique à Moly-Sabata, il s’agit d’un dialogue à travers le temps entre des artistes qui y ont séjourné, douze artistes qui représentent les trois périodes du lieu : la période originelle de 1927 à 1951 avec Robert Pouyaud, Anne Dangar et Lucie Deveyle, la période transitoire de 1951 à 1992 avec Jean-Claude Libert, Claude Famechon, Geneviève de Cissey et Gilka Beclu-Geoffray et enfin la période actuelle de 1992 à 2017 avec Thomas Bayrle, Josephine Halvorson, Caroline Achaintre, Romain Vicari et Charlotte Denamur.

Les céramiques d’Anne Dangar témoignent du rôle crucial qu’a joué la potière dans l’histoire de Moly-Sabata. Arrivée en 1930, elle y restera jusqu’à sa mort en 1951 et en sera un des piliers. Les peintures comme Suite de sons et de couleurs pour piano, partition pour César Geoffray de Robert Pouyaud s’inscrivent quant à elle dans une série de pochoirs reproduisant des tableaux d’Albert Gleizes que l’artiste, premier occupant de Moly-Sabata, réalisa. Sont également présentés des tissages de Lucie Deveyle, une des figures les plus significatives de la communauté avec Anne Dangar, des poteries de Jean-Claude Libert, Geneviève de Cissey et Claude Famechon ou encore des Å“uvres de Thomas Bayrle, pionnier du Pop Art européen, venu à Moly-Sabata en 1999, des peintures de Josephine Halvorson ou encore les tissages de Caroline Achaintre, venue en 2017, et dont les pièces comme Brutus font écho au cubisme rustique qui a marqué Moly-Sabata.