Communiqué de presse
Barbara Breitenfellner, Vincent Corpet, Patrycja German, Clemens Krauss, Via Lewandowsky, Daniel Sabranski et Alberto Sorbelli
En berline !
… ou les choix de Jean Mairet
C’est avec un réel plaisir que Céline Brugnon et Marie-Céline Somolo ouvrent leur espace à Jean Mairet, ami et collectionneur français, qui avec sa femme Christina, a développé un fabuleux penchant pour la création décalée, souvent provocatrice et toujours agrémentée d’un zeste d’humour.
Après le succès de sa récente exposition berlinoise « Sur le fil du rasoir/Auf des messers schneide », le ton ici sera résolument aussi absurde, festif et hédoniste que le group show qu’il a concocté outre-Rhin.
Pour ce nouveau terrain de jeu mis à sa disposition, Jean Mairet a sélectionné les oeuvres de sept de ses artistes fétiches : Barbara Breitenfellner, Vincent Corpet, Patrycja German, Clemens Krauss, Via Lewandowsky, Daniel Sabranski et Alberto Sorbelli. Consciences graves, s’abstenir !
Barbara Breitenfellner
Des surimpressions, des collages, des découpages, parfois un papillon naturalisé. Barbara Breitenfellner dispose minutieusement sur un mur coloré un ensemble de portraits étranges.
Là une femme dénudée que l’on distingue au travers d’un cache à gros points, ici Nancy Reagan accompagnée de son président de mari, enfin, difficile à dire, vu que la tête a été remplacée par un coeur de cochon d’Inde. Tout est fondu et sombre, rien ne choque a priori, et l’on est obligé de détailler, un peu voyeur, ce qui semble être une scène anodine.
Barbara aime analyser les rêves et la complexe éphémérité des souvenirs qu’on en garde. Comme dans ses oeuvres, à première vue, tout semble logique. Puis, en y repensant, en regardant les détails, on se rend compte qu’il y a quelque chose d’inhabituel. Plus le temps passe, moins ce souvenir semble réaliste et, à la réflexion, c’est complètement absurde!
Vincent Corpet
Des nus de Vincent Corpet gisent sur des socles horizontaux. Dans cette position, il est commode de s’attarder sur les détails des corps et si les formes semblent aplaties, cela n’a rien à voir avec l’accrochage.
Par une technique singulière, Vincent peint ses sujets en se mettant à la hauteur de chaque partie du corps qu’il dessine. Le corps ainsi découpé par ces perspectives inhabituelles, se déforme et perd de sa dimension.
Il présente également un film X réalisé en collaboration avec Alberto Sorbelli, performé par l’acteur pornographique H.P.G… tout un programme.
Patrycja German
Patrycja German fait des performances vidéographiées dans lesquelles les gestes se répètent comme un rituel. Elle se montre maladroite, nonchalante, frôlant le ridicule et posant la question du “je” humain.
Dans sa vidéo 80 vs.3 projetée à La B.A.N.K, tel un objet (un fardeau ?), soulevé par des hommes, elle passe de bras en bras. Elle se laisse transporter, imposante, impassible. Petit à petit, on voit les forces déclinées, les visages se crisper, les gestes deviennent moins sûrs.
Clemens Krauss
Les toiles de Clemens Krauss sont blanches, avec, clairsemés, des amas de peintures coagulées, qui révèlent des personnages en mouvement. Brouillés par l’épaisseur de la matière ou cachés par l’angle de vue, on ne peut pas distinguer leurs traits.
Ils bougent, marchent, courent, etc… et on les regarde évoluer, comme par une fenêtre, un peu de haut, un peu de profil. Qui est l’homme dans la foule ? L’artiste dit que, là, c’est lui. Et là aussi. Et encore là.
Certaines toiles sont découpées. Les portraits sont extraits de leur support et disposés sur des étagères en verre, où elles reposent comme des petites galettes bigarrées.
Via Lewandowski
Via Lewandowski crée des machines fabuleusement infernales et très sophistiquées. Des machines à se suicider, ou plutôt à s’auto tuer. À quelle vitesse une tête doit-elle tourner pour que la nuque se brise ?
Quel poids doit avoir une boule de fonte pour que, tombant à 2,50m du sol, elle disloque mortellement un crâne ? L’artiste aime à le répéter : ses machines ne sont pas des simulateurs de mort, on ne peut pas les essayer « pour voir », elle fonctionne irrémédiablement. Mais, ajoute-t-il, s’il fait ça, c’est pour rire !
Via Lewandowski fait beaucoup d’autres choses, de la peinture ratée par exemple, toujours avec humour, car les choses dramatiques ne peuvent pas être prises au sérieux.
Daniel Sabranski
Daniel Sabranski est fin, grand et délicat. Au travers du masque de ses propres yeux, fardé et rasé de près, il chante en play-back sur une version distordue de « I am a photograph » d’Amanda Lear.
La bouche brillante de gloss rouge pop, il sait que dans 20 ans, en refaisant cette vidéo, il retrouverait intact ce regard sans rides, rien qu’en revêtant ce masque qui fige pour toujours sa jeunesse et sa beauté.
Alberto Sorbelli
En dandy de la provocation, inclassable, insaisissable, Alberto Sorbelli se travestit outrageusement et pose lascivement au Louvre, devant le portrait de la Joconde. Cette séance photo lui vaudra d’être expulsé du célèbre musée…
Vernissage
Vendredi 14 novembre 2008. 18h-21h.
critique
En Berline