Communiqué de presse
Emmanuel Barcillon
Emmanuel Barcilon
Le travail d’Emmanuel Barcilon donne l’envie et les moyens de poser la question de la contemplation. L’artiste, en effet, attend de son public ce que lui-même vit au moment de la réalisation de l’œuvre, à savoir une forme d’abandon (des repères culturels notamment) et une découverte de soi, par le biais de ce que l’œuvre fait résonner en lui-même. (…) Sur la toile, entre les couches de vernis, on découvre des dessins, des mots, des taches, parfois réduits au gribouillage, parfois plus lisibles, toujours arrachés à la chape des superpositions. On y voit des dessins d’anatomies — certains renvoient aux recherches de Léonard de Vinci, on rencontre le géant Hulk ou des personnages de BD, parfois d’obscurs graffitis.
Mais on n’est pourtant pas là dans le sampling et le collage. Ceux-ci imposent au regard leur immédiateté présente, dépourvue d’épaisseur temporelle. Avec Barcilon, en revanche, il faut prendre le temps de s’avancer, d’aller chercher, de se laisser surprendre, de revenir à la surface lisse, puis de se laisser de nouveau happer par la matière. Les dessins qui émaillent la laque, nerveusement et humoristiquement, sont, comme chez Cy Twombly, des flashes et des échos, qui font sauter quelques uns de nos verrous intérieurs. Ils ouvrent en nous une aptitude à ressentir la proximité du gouffre du temps, nous invitent à expérimenter autant son vide que sa richesse.
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