L’exposition « Emily Mae Smith » au Consortium, à Dijon, présente des peintures de cette artiste américaine au style singulier qui s’attaque notamment à la question du genre dans l’art.
Emily Mae Smith, entre les Chicago Imagists, le Pop Art et le surréalisme
L’exposition, première exposition monographique institutionnelle consacrée à Emily Mae Smith, regroupe une quarantaine d’œuvres réalisées entre 2014 et 2018. L’occasion de découvrir l’univers éminemment singulier de cette peintre américaine qui, comme de nombreux grands noms de l’histoire de l’art, ne se reconnaît dans aucune scène ni aucun mouvement actuels.
La peinture d’Emily Mae Smith révèle cependant l’évidente influence des artistes du groupe des Chicago Imagists des années 1960 comme Ed Paschke, Barbara Rossi, Christina Ramberg et Irving Petlin, auxquels elle emprunte le goût des couleurs éclatantes, le sens du grotesque, la fantaisie illimitée, le graphisme énergique et la grande rigueur d’exécution.
La peinture d’Emily Mae Smith est sous-tendue par la question du genre
A cette inspiration majeure qu’elle mène plus loin, Emily Mae Smith ajoute d’autres influences comme celles du Pop Art, du surréalisme et même de l’Art Nouveau, souvent boudé par l’art contemporain. Ainsi la série The Studio tire-t-elle son titre, sa forme, sa composition et sa typographie à un magazine britannique qui relia fit l’Art Nouveau, le mouvement Arts & Crafts et le modernisme.
Pour réaliser ses peintures, Emily Mae Smith est, selon ses propres termes « prête à puiser n’importe où dans l’histoire de la culture visuelle ». Ses œuvres établissent des dialogues incertains, laissent deviner des échos, des références, sans jamais se laisser complètement cerner. Son vocabulaire iconographique principal est composé de dents, de talons hauts, de bougies, de moustaches, de lunettes, de balais et d’autres objets inattendus assemblés en des narrations mystérieuses où la question du genre est sous-jacente.