Ellsworth Kelly
Ellsworth Kelly
Le travail pictural d’Ellsworth Kelly n’a pas fait l’objet d’exposition à Paris depuis 20 ans. La dernière exposition en date a eu lieu en 1992 aux Galeries Nationales du Jeu de Paume et mettait en lumière la période 1948-1954 pendant laquelle l’artiste résidait à Paris.
Ellsworth Kelly a souvent dit qu’il s’inspirait du monde qui l’entoure, concentrant jusqu’à l’abstraction des fragments visuels, comme la forme d’une feuille, une voûte architecturale, le pli d’une page ou la courbe d’un corps. Tout au long de sa longue carrière Ellsworth Kelly a constamment revisité la courbe dans ses peintures, dessins ou sculptures les plus emblématiques.
Les prémices des courbes en relief que nous montrons datent de ses premiers collages et peintures réalisés pendant les années où il habitait et travaillait à Paris après la Seconde Guerre mondiale.
La courbe est apparue très tôt dans l’art de Ellsworth Kelly. Un large arc surplombe la forme verticale de Kilometer Marker (1949), tandis que deux courbes, complémentaires sans être identiques, descendent en direction des deux coins inférieurs de Relief with Blue (1950). Comme Ellsworth Kelly l’a expliqué à de nombreuses reprises, la forme de Relief with Blue a pour origine un croquis qu’il a fait pendant une représentation d’Hamlet au Théâtre Marigny à Paris à la fin des années quarante. L’élément en relief, avec ses bordures intérieures courbes, évoque la forme d’un rideau entrouvert.
Ellsworth Kelly entretient depuis très longtemps une relation privilégiée avec Paris. C’est à l’époque où il y habitait que Ellsworth Kelly a opéré une transition entre peinture figurative et premiers essais de totale abstraction et où il a, pour la première fois, introduit le hasard dans ses recherches, se fondant sur la Seine ou l’architecture parisienne. C’est également à Paris qu’il a fait les premières peintures Spectre et Relief qui changèrent à jamais son rapport entre la peinture et le mur comme support, entre peinture et sculpture, couleur et forme.
L’œuvre qu’Ellsworth Kelly cite souvent comme sa «première œuvre» n’est autre qu’une peinture inspirée des fenêtres du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris:
«Au lieu de fabriquer une image qui serait une interprétation d’une chose vue, ou une image au contenu inventé, j’ai trouvé un objet que j’ai «représenté» comme ce qu’il était. Mon premier objet a été Window, Museum of Modern Art, Paris, réalisé en 1949. Après avoir construit Window avec deux toiles et un cadre en bois, j’ai pris alors conscience que dorénavant la peinture telle je l’avais connue jusqu’à maintenant, ce serait terminé pour moi. Mes œuvres par la suite seraient des objets, sans signature, sans nom.»
Vernissage
Mardi 15 mai 2012 Ã 18h