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El Lissitzky. L’expérience de la totalité

El Lissitzky est l’un des artistes les plus influents, les plus novateurs et les plus controversés du début du XXe siècle. Cette monographie propose de revenir sur les deux facettes de cet artiste complet en présentant d’une part, son travail avec l’avant-garde soviétique et européenne et, d’autre part, sa participation à l’art propagandiste stalinien.

Information

Présentation
Oliva Maria Rubio
El Lissitzky. L’expérience de la totalité

Eliezer (Lazar) Markovitch Lissitzky (Pochinok, près de Smolensk, Russie, 1890 – Moscou, 1941), dit El Lissitzky, est l’un des artistes les plus influents, les plus novateurs et les plus controversés du début du XXe siècle. Peintre, designer, architecte et photographe prolifique, il a travaillé avec l’avant-garde soviétique et européenne des années 1920 et participé activement à l’art propagandiste stalinien des années 1930. L’une des spécificités majeures de son œuvre comme de sa vie est le «franchissement des limites»: il a rapproché les pays et les cultures, l’art et le design, l’Est et l’Ouest.

Après 1917, pendant la période du communisme de guerre, il vit à l’étranger où il fait office d’ambassadeur culturel, promouvant l’art russe et les idées soviétiques à l’Ouest tout en s’informant sur la culture occidentale. Pour lui, l’art ne doit pas être considéré comme le fruit d’une expression personnelle ou comme une production d’objets, mais comme une activité sociale et collective. Avec Kazimir Malevitch, il développe un nouveau langage visuel — le suprématisme révolutionnaire — employé non seulement en peinture, mais aussi en arts graphiques et en gravure, en architecture et en théâtre, en céramique, dans les théories de l’éducation et dans les écrits révolutionnaires. Avec ses étudiants, il peint des figures immenses — points, triangles, carrés — sur les tramways et les bâtiments de la ville de Vitebsk. Son procédé visuel «Proun» lui sert à concevoir des costumes et des machines de scène, notamment pour l’opéra futuriste La Victoire sur le soleil, en 1920-1921.

Comme d’autres artistes russes, Lissitzky recourt à des moyens visuels nouveaux pour faire passer le message idéologique. Dans ses œuvres, il s’attache à montrer que sa technique est un processus destiné non pas à produire des objets finis, mais à proposer un «processus créateur», que ce soit pour faire un livre, organiser une page imprimée ou produire de la publicité ou de la propagande, de l’architecture ou du design. Comme les constructivistes russes, qu’il admire, il met son énergie créatrice au service de la création d’une nouvelle structure sociale, où le nouvel ingénieur-architecte-artiste pourra franchir et supprimer les anciennes limites. Les œuvres qu’il a exécutées dans le cadre de la conception de livres, de journaux et de magazines sont celles qui ont eu la plus grande influence. On lui doit des innovations radicales dans les domaines de la typographie et du photomontage.

Avec les textes de: Oliva Maria Rubio, Valery Dymshits, Victor Margolin et Isabel Tejeda Martin.

«Entre 1927 et 1930, Lissitzky fut chargé de la conception de plusieurs expositions d’une importance majeure organisées à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union soviétique: il devint ainsi le principal concepteur d’expositions national. C’est dans la conception d’expositions que les divers centres d’intérêt de Lissitzky — l’architecture, la typographie, la narration et le mouvement — se trouvaient réunis. Pour Lissitzky, une exposition était l’occasion idéale de créer une forme au sein de laquelle les visiteurs pourraient se déplacer tout en absorbant des informations ou un contenu narratif.

L’exposition réalisait son désir, clairement exprimé à l’époque des prouns, de voir le spectateur se déplacer devant l’image de façon à l’appréhender selon différents points de vue, et satisfaisait aussi son intérêt pour le jeu avec la typographie, qui avait pour but de créer des nouveaux modes de lecture.
D’un côté, l’exposition était une sorte de livre en trois dimensions; de l’autre, c’était une forme d’architecture au contenu narratif.»
Victor Margolin

Sommaire
— El Lissitzky. L’expérience de la totalité, par Oliva Maria Rubio
— Eliezer Lissitzky, un artiste juif, par Valery Dymshits
— Art graphique/Peinture
— Photographie
— Etudier El Lissitzky: de l’artiste d’avant-garde au propagandiste d’Etat, par Victor Margolin
— Conception graphique
— El Lissitzky et ses projets allemands d’expositions, par Isabel Tejeda Martin
— Architecture/Conception d’expositions
— Lettres
— Chronologie
— Liste des œuvres

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