Eija-Liisa Ahtila
Eija-Liisa Ahtila définit ses œuvres comme des « drames humains ». Ses représentations de l’adolescence, de la sexualité, des relations familiales, de l’exclusion, de la séparation, mais aussi de la souffrance et de la mort construisent un univers émotionnel très fort. Sous un jour à la fois intimiste et irrationnel, Eija-Liisa Ahtila décrit des tensions intérieures extrêmes et des communications perturbées où la distinction entre réel et imaginaire n’a plus cours.
Eija-Liisa Ahtila occupe une place singulière sur la scène artistique, entre les héritages des démarches conceptuelles et alternatives des années 1960 (où la vidéo était un outil d’enregistrement et d’expérimentation) et ceux du documentaire, du cinéma expérimental, mais aussi du cinéma commercial, de la télévision et de la publicité. Elle oscille sans a priori entre différents formats d’apparition des images, passant du cadre muséal avec de vastes installations dans l’espace, au petit ou au grand écran. Son œuvre se confronte à une dimension spectaculaire, tant dans la sophistication de la mise en scène que par l’utilisation d’écrans multiples. L’illusion est, selon Ahtila, une « matière » pour son travail. La précision du scénario, la direction d’acteurs, le montage et les effets spéciaux servent la complexité des situations et instaurent des procédures narratives déconcertantes pour le spectateur. Cette écriture formelle place celui qui regarde en position active : il doit raccorder, ou non, les fragments d’une histoire à plusieurs niveaux.
critique
Une rétrospective