ART | EXPO

Effacement visible

15 Sep - 28 Nov 2011
Vernissage le 14 Sep 2011

Le titre de cette exposition, «Effacement visible», contient en lui-même une contradiction que l’on retrouve au coeur de la plupart des oeuvres présentées. En effet, chacune met en scène une écriture sur le point de disparaître mais qui devient, dans le même temps, l’instrument d’une possible réinvention.

Véronique Aubouy, Catie de Balmann, Frédéric Dumond, Elise Florenty, Grout/Mazéas, Masahide Otani, Estefania Peñafiel Loaiza
Effacement visible

Quels sont donc les liens entre écriture et mémoire? L’écriture doit-elle être effacée pour réactiver l’imagination ou au contraire est-elle le moyen de mettre le monde à distance pour mieux le comprendre? Les oeuvres contemporaines n’hésitent pas à aborder ce sujet classique de l’art et de la philosophie sous des formes renouvelées.

Le titre de cette exposition, «Effacement visible», contient en lui-même une contradiction que l’on retrouve au coeur de la plupart des oeuvres présentées. En effet, chacune met en scène une écriture sur le point de disparaître mais qui devient, dans le même temps, l’instrument d’une possible réinvention.

Dans Préface à la cartographie d’un pays imaginé, la main d’Estefania Peñafiel Loaiza écrit autant qu’elle efface, pendant que Masahide Otani persiste dans son geste alors qu’une pluie de cinéma transforme son écriture en volutes d’encre (Bureau Belge).

Travaillant à la reconstruction de sa capacité à parler, le personnage de Kino Krov d’Elise Florenty se heurte à des mots et des lettres géantes. Les lecteurs de l’oeuvre de Proust réactivent un monde en sommeil et ce faisant, Véronique Aubouy nous offre un portrait choral contemporain (Proust lu).

Les pigeons de Psychose se nourrissent de lettres avec avidité sur la caméra de Catie de Balmann alors que celles de Text de Frédéric Dumond dansent sur l’écran et laissent affleurer d’éphémères poèmes. L’invective misanthrope de Grout/Mazéas (Je hais tout le monde, mec) se détache par bribes et peu à peu les mots se désagrègent, tels les oripeaux d’une violence vaine.

«Effacement visible» est la première exposition de «Chapelle Vidéo» au Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, nouveau programme d’expositions d’art vidéo en Seine-Saint-Denis. La chapelle de l’ancien carmel, située au sein du Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, accueillera désormais deux fois par an des oeuvres vidéo de la Collection départementale d’art contemporain, une collaboration pérenne entre le Département et la ville de Saint-Denis.

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