Marylène Negro
Ecrire dit-elle
« Ecrire dit-elle » est une exposition sur l’absence. L’absence de l’autre, l’absence de soi au monde, dans l’intimité particulière de l’écriture.
Son projet consiste à explorer les lisières de l’image physique ou mentale par le biais de sons et de projections. Dans la solitude de l’écoute et du regard, de l’écriture et de la lecture, chacun pourra y reconnaître ses propres cheminements.
Marylène Negro cherche à donner matière au temps particulier de la perception / projection, ce temps méditatif et introspectif de notre rapport sensible au monde. Travailler l’image comme un matériau, l’explorer dans sa durée, son étendue, s’y attarder, s’y perdre, s’y retrouver, s’y reconnaître.
Une image retient son attention pour une raison dont elle n’est pas consciente. Elle l’émeut, contient quelque chose qui la regarde. Elle la contemple et la manipule jusqu’à y découvrir quelque chose qui la touche profondément. La nature même de l’image s’en trouve modifiée. Les choses se révèlent alors sous des formes inconnues jusque là , qu’elle tente de fixer, d’intensifier.
Dans un monde submergé d’images, le travail de Marylène Negro passe pas un ralentissement, une altération qui inverse, du moins rééquilibre le rapport de projections mutuelles entre l’individu et l’écran. Elle résiste aux capacités manipulatoires de l’image, elle la retient en amont de sa capacité à nous leurrer. Elle suspend son flux pour mieux révéler son potentiel projectif. L’artiste accorde beaucoup d’importance au temps de la réalisation qui instaure à l’oeuvre sa propre nécessité, établit ses propres rythmes.
Ses films ont en commun une certaine forme de dépouillement. Marylène Negro aime les espaces insolites, habités par l’idée d’une disparition imminente, le sentiment d’une perte, ou inversement et pour les mêmes raisons, les lieux propices aux apparitions, les zones fantomatique et incertaines, les bordures et les marges, susceptibles des plus insoupçonnables rencontres.