Economie de la tension

Le Parc Saint-Léger, Centre d’art contemporain saisit l’occasion d’un contexte politique et social actuel marqué par les revendications pour remettre à l’ordre du jour la question de la fonction et de l’utilité sociales de l’art.

L’exposition «Economie de la tension» présente les travaux d’une vingtaine d’artistes d’origine géographique et d’âge différents et d’un groupe de scientifiques qui analysent ou s’inscrivent dans une démarche de prise de position.

Le titre de l’exposition renvoie directement à la théorie d’«économie de l’attention», que le chercheur Yves Citton a développée dans deux de ses ouvrages récents. Selon lui, la surabondance d’informations qui règne dans nos sociétés contemporaines a transformé notre capacité d’attention, notre disponibilité intellectuelle, en ressource rare. Cette évolution nous fait courir le risque de voir nos esprits devenir un  simple capital marchand. L’ère numérique a achevé de généraliser ce phénomène que l’ère industrielle avait déjà amplifié.

L’enjeu de l’exposition est d’observer la place de l’art dans cette «course à l’attention». Autrement dit: quel est le rôle de l’artiste dans la société et dans quelle mesure s’implique-t-il?

Les installations sonores, performances, vidéos et publications de Matthieu Saladin explorent la construction des espaces, les processus de création et les rapports entre art et société.
Christodoulos Panayiotou présente des tableaux et installations qui puisent leur inspiration dans l’histoire, la sociologie et la société contemporaine. Il utilise des documents d’archives pour analyser les rapports entre histoire institutionnelle et identité collective.
Les installations de Lois Weinberger, marquées par les enjeux du monde agricole qui le préoccupent mêlent questionnements socio-économiques, connaissances biologiques et réflexions écologiques.
Dans le travail (installations, peintures, œuvres sonores) de Nemanja Cvijanović s’impose un examen critique de la situation politique, économique et sociale contemporaine.
A travers des documentaires audios, des installations, des sculptures, et des photographies, Lawrence Abu Hamdan analyse, quant à lui, les rapports entre la politique, les droits de l’homme et l’acte d’écoute. En s’intéressant aux concepts principaux du discours politique, il montre comment le contexte dans lequel nous sommes entendus conditionne la liberté d’expression.

Chacune à leur manière, les œuvres présentées s’investissent dans le questionnement autour de l’engagement politique et social de l’art.