Deux cas alarment sur la pérennité de l’enseignement artistique en France: l’École supérieure d’arts de Rueil-Malmaison en région parisienne et celle d’Avignon.
La première est menacée de fermeture totale d’ici juin 2011 car la mairie UMP de Rueil-Malmaison entend se désengager en totalité du financement de l’école. Ce serait donc la disparition d’une des rares écoles publiques à préparer les étudiants aux concours d’entrée des écoles d’art, de design et d’arts appliqués.
Les candidats sont pourtant nombreux en Ile-de-France à vouloir intégrer ces classes préparatoires. Ils ne leur restent plus qu’à espérer décrocher une place en première année à l’ École nationale supérieure des beaux-arts de Paris qui en compte à peine plus d’une soixantaine par an, ou être parmi les quarante élèves de l’École nationale supérieure d’art Paris-Cergy.
En Avignon, pas de menace officielle de fermeture, mais un déplacement. L’école a appris par voie de presse son déménagement imminent pour laisser la place à la collection du galeriste parisien, Yvon Lambert.
Son sort dépend maintenant de la mairie UMP d’Avignon. La solution envisagée serait de déplacer l’école dans un quartier réputé difficile de Monclar, en-dehors donc des remparts de la ville. Marie-Josée Roig, maire d’Avignon, aurait-elle une passion débordante pour les Twombly, Ryman ou Kiefer présents dans la collection Lambert? Sa motivation semble plus probablement le fait du projet du galeriste de faire dation à l’Etat de 300 œuvres de sa collection qu’il a prêtées pour vingt ans à la ville, donation qui a été estimée à 60 millions d’euros.
L’État semble aujourd’hui plus éloigné que jamais de sa responsabilité à l’endroit de l’enseignement supérieur des arts plastiques. Si le Président de la République semblait vouloir dynamiser la culture, ce sera sans la génération de demain.
Pour lire la lettre de soutien à l’école d’art d’Avignon – cliquer ici