Communiqué de presse
Sophie Calle, Robin Collyer, Dan Graham, Alex Hartley, Carlos Kusnir, Micha Laury, Ange Leccia, Armin Linke, Mac Adams, Philippe Mayaux, Pascal Pinaud, Hugues Reip, Martha Rosler, Kristina Solomoukha, Hiroshi Sugimoto, Ian Wallace, Stephen WillatsÂ
Eclectic
A travers une sélection d’oeuvres effectuée dans le but d’offrir un éventail aussi large que possible des techniques convoquées par les artistes contemporains (mixed-media, peinture, photographie, sculpture, vidéo…), on s’apercevra que la photographie constitue ici la plaque tournante – et incontournable – des arts plastiques contemporains. C’est en ce sens que le titre de l’exposition est à la fois synonyme de transdisciplinarité, de cosmopolitisme et desyncrétisme.
Chez Ian Wallace par exemple, l’image photographique est intégrée à la peinture dont , pour leur part , les tableaux de Carlos Kusnir et Pascal Pinaud interrogent le rapport au mur, au cadre ou à la couleur (monochrome). Alex Hartley la transforme littéralement en volume. Mises sous cloche, les facéties plus ou moins ironiques ou grinçantes – en chocolat chez Micha Laury ou en plâtre chez Philippe Mayaux –, relèvent du même processus de transfiguration des objets par vitrine ou lentille interposée, fussent-ils volumétriques.
C’est ainsi que Robin Collyer, par ailleurs sculpteur, confronte la photographie à l’architecture ou à l’urbanisme. Si Dan Graham simule la photographie documentaire dont l’objectivité a fait la réputation scientifique et Mac Adams ou Armin Linke l’exploitent pour ses potentialités narratives ou pour ses aspects géopolitiques, la photographie se révèle à la limite du constat et de la conjecture, de la fiction ou du fantastique, de la présence et de l’absence. C’est encore à elle que Stephen Willats recourt dans la réduction d’objets de consommation courante à des logotypes qui parodient le langage des affiches publicitaires. Il n’en va pas autrement chez Martha Rosler qui l’utilise elle aussi dans ses montages ou collages, véritables pamphlets visuels adressés au monde des médias en général et à celui des magazines féminins en particulier. Il n’y a pas jusqu’à la sculpture apparemment plus traditionnelle de Kristina Solomoukha qui n’évoque, à sa manière, la photographie, et par son titre (Light House) et par son allure de trépied alors indispensable aux premiers photographes.
Quant aux épures photographiques d’un Hiroshi Sugimoto, ses écrans de drive-in quasiment diaphanes fonctionnent, dans le cadre de cette exposition en particulier, comme une tache aveugle ou, si l’on préfère, le point invisible en vertu duquel se déploie le photographique au sens littéral du terme : une écriture de la lumière. Ecriture plastique tout aussi bien, dont les vidéos de Sophie Calle – plutôt factuelle –, d’Ange Leccia – plutôt lyrique – et enfin d’Hugues Reip – résolument futurisante – ne sont que des extensions spatio-temporelles numérisées.