Luca Francesconi
Echo of the Moon
Luca Francesconi mène une réflexion sur les liens entre l’Homme et la nature, ainsi que sur les relations entre l’espace et le temps et celles entre l‘oeuvre, son matériau et son espace d‘exposition. Ses propositions partent le plus souvent de grandes figures naturelles (le fleuve, le soleil, les champs, etc.). Ces figures tutélaires sont le point d’ancrage à la fois symbolique et concret à partir duquel l’artiste développe, pour chaque exposition, un ensemble d’oeuvres, de propositions spatiales et de mises en relation physiques et temporelles. Parallèlement, l’exposition elle-même, dans sa définition et en tant que sujet esthétique, est au cœur de ses réflexions.
Le projet «Echo of the Moon» explore la figure de la lune et se décline en deux propositions, l’une au CRAC Alsace, l’autre au musée Beurnier-Rossel de Montbéliard. Au musée, l’artiste appuie son propos sur l’idée de transparence et à contrario, au CRAC, sur l’idée d’opacité. Ainsi, à Altkirch, sculptures et objets opaques jalonnent des espaces plongés dans l’obscurité ou la pénombre. L’exposition rassemble principalement des œuvres inédites conçues pour les espaces du CRAC.
L’artiste glane au fil du fleuve Pô et de la campagne environnante les matériaux de son installation (pierres, coquillages, courges ou encore fleurs de pavot), comme autant de traces ethnologiques qui attestent de son intérêt pour le folklore contemporain et ses traditions vivaces. Il intègre à l’exposition des traces ou manifestations du Vivant. Ainsi, salamandres et autres reptiles locaux peuplent le CRAC et l’imaginaire de l’artiste, qui nous dévoile leur nature — à la fois physique et symbolique — et leur étrange beauté. Un certain nombre d’objets provenant de cultures premières ou populaires jouent ce même rôle matriciel (verreries et objets en bronze) et côtoient de grandes sculptures en marbre noir ou en métal: chez Francesconi nature et culture se retrouvent autour d’une quête des origines, d’un monde originel.