Communiqué de presse
Wolf von Kries

Echantillons sans valeur
Le Centre d’art invite l’artiste allemand Wolf von Kries à réaliser sa première exposition personnelle en France. Présentant des travaux existants et des œuvres inédites, elle offre l’opportunité de découvrir un large panorama de son travail. Celui-ci navigue librement de la sculpture à l’installation, de la vidéo à la photographie, brouillant les frontières entre objet d’art et réalité quotidienne.
Arpenteur infatigable, l’artiste explore aussi bien les pays lointains que son environnement immédiat comme si le monde était un texte à déchiffrer. Pour ce faire, il procède de manière quasi scientifique: collectionnant des objets, observant des phénomènes, conduisant des expériences, établissant des comparaisons. Ses œuvres transforment l’ordinaire en extraordinaire à travers une approche à la fois résolument matérielle et mystérieusement poétique.
Chez lui, rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme et se reconfigure. S’appropriant des objets ou des situations existants – un fragment de bitume fondu, les cercles concentriques dessinés par la pluie sur le pavé, des grincements de porte dans la maison de son enfance – Von Kries les altère pour créer des scénarios inattendus. Avec une grande économie de moyens, il révèle des rencontres fortuites, des significations cachées, des relations spatiales ou des correspondances formelles. Autant de connections hasardeuses et fantaisistes que le spectateur est amené à découvrir ou à prolonger.


Pour la Ferme du Buisson, l’artiste se saisit de l’histoire du lieu et de son lien avec l’Empire industriel Menier comme prétexte à une investigation sur les notions de valeur et de progrès. A partir d’objets ordinaires, il imagine des modèles utopiques: une chambre à air géante recouverte d’une constellation de rustines étoilées, une construction géodésique composée de journaux quotidiens témoignant de la faillite de Lehman Brothers, une collection de boîtes de conserves des quatre coins du monde expirant toutes à la même date…
L’exposition renvoie ainsi de manière indirecte à la situation économique actuelle, tout en développant une véritable poétique du bricolage et de l’amateurisme comme manière de faire des mondes.
Vernissage
Samedi 20 février 2010. 17h.