Communiqué de presse
Jean-Baptiste Perrot
Echangeur
La série intitulée « Echangeur », de Jean-Baptiste Perrot, s’inscrit dans une démarche visant à s’interroger sur le libre arbitre : “Notre vie est ponctuée de choix, professionnels ou personnels, dont nous sommes plus ou moins les décideurs, les « auteurs. “Mais sommes-nous vraiment les auteurs que nous croyions être ?“
Comment se prend une décision lorsque nous sommes soumis à une multitude d’influences comme l’histoire (petite et grande), les émotions, l’environnement ou toutes les sphères abordées précédemment par ce plasticien, dans la série “Equilibre “?
« Echangeur » est vue comme “une mise en situation à l’intersection d’une route… Ces changements de voie sont-ils contraints ou sommes-nous guidés par notre libre arbitre ?”
Jean-Baptiste Perrot pose ses interrogations à travers un traitement spécifique, tant dans le choix des visuels (autoroutes, échangeurs, bifurcations, panneaux signalétiques, etc.), que dans la structure même de ses interfaces, mise en relief entre photo, peinture, sculpture, graphisme, en filigrane d’une esthétique de road-movie urbain en noir et blanc, d’inspiration très Seventie’s …
Une recherche originale de rematérialisation de l’image photographique, un exercice de style de haute précision, conçue d’abord sur ordinateur puis imprimée ensuite directement sur plusieurs tôles d’acier brillantes ou mates, par un jeu de perforations décalées, donnant l’effet cinétique de profondeur (et parfois, selon l’orientation du regard, d’apparente palpitation optique qui fait vivre l’ensemble).
Et ce, à l’instar d’une trame d’offset classique, avec, à la place des points d’impression, les perforations de tôles en acier successives, avec leurs vides et leurs pleins, pour rendre compte des différents niveaux de gris et récréer la réalité visuelle de l’image photographique …
La présence d’artefacts rouges, en accentuant les lignes horizontales de l’image de départ, donnent à sentir une impression de vitesse, comme au regard d’un paysage qui défile par la vitre d’un train, nous emmenant vers les destinations intimes de nos devenirs, réfléchis… ou infléchis ?
Une belle réflexion esthétique et plastique, composée de onze tableaux, onze « stations » suspendues dans l’air de l’Aiguillage galerie par des filins d’acier, pesantes et légères à la fois, comme la question existentielle à laquelle elles nous renvoient…