En 2013, Lionel Sabatté montrait à l’époque sa fameuse «meute» et un monstre-poisson réalisé en pièces oxydées pour Nuit Blanche Mayenne. Il revient et prend cette fois à bras le corps tout l’espace du centre d’art.
«Lionel Sabatté fabrique des espaces narratifs peuplés de créatures fantastiques réalisées à partir de matériaux prélevés dans leurs contextes originels. Avec une approche de type protéiforme (peinture, sculpture et dessin), il produit une réflexion sur le temps qu’il matérialise à travers une pratique de l’hybridation: de matières, de formes et de références. Il les observe, les expérimente pour mieux les comprendre et en faire surgir de nouvelles histoires. De la poussière, du béton, du bois, des ongles, des cheveux, de la peinture, il extrait des personnages, des paysages, des animaux et des créatures hybrides. En s’emparant du matériau, de ses propriétés rebutantes comme de ses qualités plastiques, il opère un processus de transformation. Lionel Sabatté révèle ainsi un imaginaire prolifique profondément inspiré par la nature.» (Julie Crenn)
Le motif de la nature est ici repris à travers une forêt d’oliviers qui prend place dans la nef. L’installation produite est un nouveau processus pour l’artiste, une éclosion fabuleuse à l’extrémité des branches de ces arbres marqués par le temps. Une vitalité extraordinaire prolifère, comme un sursaut de sève venu du plus profond des arbres que l’on considérait pour mort. Une contamination vivante et vivifiante s’offre à nous. La découverte de cette forêt est peuplée de chimères qui s’extirpent des souches. Des troncs, des arbres charriés par le courant de la Mayenne qui semblent êtres sortis des eaux tumultueuses par la vie, qui là encore, jaillit à nos yeux.