Écarts, des tentatives d’art en collaboration

Florence Balboni, Odile Devouge, Anaïs Masson, Maxence Rifflet, Yto Barrada
Écarts, des tentatives d’art en collaboration

Le groupe Des territoires travaille depuis avril 2002 sur un projet d’intervention dans l’espace public de la ville de Montreuil, prévue en septembre 2004. Ce travail, étalé sur plus d’une année, a permis de définir six thématiques qui interrogent l’actualité de cette ville historique : les transformations du Bas-Montreuil, l’héritage communiste, le pavillonnaire, les murs à pêches et les Roms, l’enseignement, la communauté malienne.

Plutôt que de se limiter à un traitement documentaire de chacun de ces thèmes, le groupe d’artistes a mis en place, depuis septembre 2003, des collaborations avec des habitants, associations, entreprises, établissements scolaires. Dans le centre d’art, une série d’expositions permettent de et des éléments du travail en cours, au rythme de leur élaboration. Ces expositions préfigurent l’intervention dans la ville en septembre 2004.

L’exposition Écarts présente certains travaux antérieurs des artistes impliqués dans le projet:
Florence Balboni mène un travail photographique sur le quartier qu’elle habite à La Plaine Saint-Denis. Depuis mars 2002, elle travaille en commun avec Odile Devouge qui a initié un atelier d’aquarelle à la maison de quartier. Cette rencontre a permis de réorienter l’activité de ce groupe de femmes en intégrant une réflexion sur les transformations de La Plaine.
Anaïs Masson et Maxence Rifflet ont mené avec Yto Barrada une expérience d’ateliers photographiques avec les associations Jeunes errants à Marseille et Darna à Tanger, de mars 2001 à mai 2002. Jeunes errants prend en charge des mineurs venus seuls et clandestinement, depuis le Maghreb pour la plupart. Les artistes ont proposé aux adolescents de photographier librement dans la ville et d’échanger ces images par leur intermédiaire au cours de huit ateliers de quinze jours menés en alternance entre les deux lieux. Le travail a produit plusieurs formes : des images, des entretiens, un film, des lectures de photographie, une exposition ; un livre documentant cette expérience est à paraître le 1er février 2004 ( Fais un fils et jette-le à la mer, éditions Sujet / Objet).
Durant une année, Nathalie Ripoll s’est rendue une fois par semaine dans un centre d’accueil de jour pour sans abris à Pantin, Le Refuge. Elle y a réalisé une série de photographies. Des appareils compacts ont ensuite circulé parmi les habitués du lieu, livrant un autre regard sur ce lieu clos.
L’ensemble du collectif présentera aussi l’actualité des collaborations engagées à Montreuil à travers les documents, les rencontres et les questions qui alimentent le travail.