L’exposition «Ebbi, Avrò, Non Ho (J’eus, J’aurai, Je n’ai)» présente à la galerie Marian Goodman une sélection d’œuvres, sculptures, dessins et photographies, de Giuseppe Penone. Cette exposition parisienne se déroule simultanément à l’exposition «Fui, Sarò, Non Sono (I was, I will be, I am not)» proposée à la galerie Marian Goodman de Londres.
L’action de la main comme geste fondateur
Les œuvres se rassemblent autour d’un thème commun : celui du toucher, du geste. Les sculptures sont pour Giuseppe Penone un moyen de rendre tangible le rapport entre le corps humain et son environnement naturel. Les formes de chaque pièce sont la marque de gestes précis effectués par la main de l’artiste. Cette attention portée à la main est la signature de Giuseppe Penone. Ses sculptures sont toujours la matérialisation de ce que la main humaine peut accomplir : ce qu’elle peut contenir, ce qu’elle peut écraser, serrer, pétrir, comprimer, tenir ou effleurer. Ainsi l’ensemble d’œuvres intitulé Avvolgere la terra (Envelopper la terre) associe la terre cuite à divers matériaux comme la résine, le cuir, la silice colorée, l’aluminium et met en évidence le geste fondateur.
Une relation complexe entre l’homme et la nature
Dans la série de six sculptures murales en résine acrylique intitulée Germinazione, des moulages d’arbres et de branches sont mêlés d’empreintes laissées par les doigts de l’artiste. La relation complexe qu’entretiennent l’être humain et la nature est symbolisée par la simple mise en forme de la terre par la main.
Le titre de l’exposition, «Ebbi, Avrò, Non Ho (J’eus, J’aurai, Je n’ai)», est une référence explicite à la temporalité : passé, présent et futur. Il met en évidence le lien qui, selon Giuseppe Penone, unit les perceptions tactiles à l’individualité et au temps. C’est le geste humain qui fait passer une forme d’un présent collectif à un présent individuel. L’ensemble Il vuoto del vaso est composé de vases en terre cuite accompagnés d’images radiographiques. Les vases résultent des mouvements manuels imposés à l’argile, des gestes que dévoilent les radiographies. Ainsi est rendu perceptible un processus d’ordinaire insaisissable et non visible dans l’œuvre finale.