Jonathan Monk
«e»
Yvon Lambert présente «e», une proposition de Jonathan Monk à l’occasion de l’exposition à la galerie Tornabuoni Art d’Alighiero e Boetti à partir du 19 mars.
Le travail de Jonathan Monk est en relation avec la question de l’héritage, qu’il rende hommage a son propre père disparu ou à ses mentors artistiques. Il réinterprète des oeuvres et des anecdotes de l’histoire de l’art ou de la musique dans des installations regroupant objets, photographies, films/vidéos, peintures, musique.
Il met au même niveau l’oeuvre d’un artiste, une anecdote de sa vie, un souvenir d’enfance, une référence musicale, une habitude… Éléments entre lesquels il crée des croisements, comme le dripping (à la Jackson Pollock) qu’il réalise au rythme de musique death metal des années 1980 (A brush with death, 1995).
Une certaine contextualisation de l’oeuvre supposant que l’art est bien relié au quotidien et à la culture plus générale d’une époque. C’est aussi ce qui permet différentes lectures de son travail, y compris pour les personnes n’ayant pas les références requises. Jonathan Monk dépasse la référence et ajoute ainsi son lot d’oeuvres et d’anecdotes, à l’histoire de l’art. Il adopte notamment la méthode de variation de couleurs, de formes ou de textes, mises en place par des artistes conceptuels comme Sol Le Witt et Laurence Weiner, en y amenant ses propres images et textes (Sol Le Witt: 100 cubes Cantz/Slow slow quick quick slow/front to back to front/on its side, 2000; Today is just a copy of yesterday, 2002…)
L’artiste britannique utilise ce qui est déjà disponible, des photographies de ses archives familiales au legs de l’art conceptuel, combinant l’hommage avec l’humour, le contexte personnel avec l’histoire de l’art. Chacune de ses oeuvres est un point de rencontre entre le monde de l’art, ses modèles historiques, ses mythes, ses anecdotes ou ses petites histoires, et la vie quotidienne.
Lorsque Yvon Lambert invite Jonathan Monk à penser une exposition autour des oeuvres d’Alighiero Boetti, l’artiste répond: «Boetti? Je ne suis pas sûr de ce que je peux ajouter, Alighiero a rendu l’art conceptuel plus humain et peut-être moins compliqué. Cela paraît simple, ça l’est peut-être — mais probablement pas. Son influence est aujourd’hui aussi forte qu’elle l’a toujours été. Il est comme le cinquième Beatles, voire le sixième… Sa vie semblait suivre un chemin similaire? Garçon du Nord qui rencontre le mysticisme asiatique à la fin des années 1960. Je crois que les jeunes artistes trouvent son approche humble et simple très attrayante comme naviguer sur les plus longs fleuves du monde sans une carte, mais avec l’idée qu’il y aura quelque chose de magique dans le prochain coin… Arrêtez-moi !!»