Communiqué de presse
Sarah Tritz
Du fauteuil de mon roi rose
«…d’un seul souffle…»*
«La comtesse enlève ses plumes et accepte de s’amuser avec une tige plutôt qu’un meuble entier. Néanmoins la tige doit retrouver le marbre et le tilleul des Tropiques, autrement elle n’a pas de force.»*
L’oeuvre polymorphe de Sarah Tritz nous révèle à travers cette exposition personnelle à la Galerie Anne Barrault son attachement à l’espace et aux modalités de son appropriation. L’artiste présente ses nouvelles pièces empreintes d’un anachronique lyrisme, où les formes architecturales jouxtent ses collages et dessins. Les expériences de constructions-déconstruites suggèrent les pistes de perdition et nous poussent à en franchir le seuil.
Les variations autour de ses propres référents qui chevauchent l’histoire de l’art et balisent l’esthétique de cette dernière, confèrent à son oeuvre une sincère désinvolture quant à l’esthétique actuelle. Cette démarche convoque un projet ambitieux, celui de réactiver le radicalisme d’un art total. Mais est-ce là une oeuvre totale qui est adressée au public ou une dérive possible?
Une problématique à laquelle ne déroge pas le travail de Sarah Tritz est bien celle du geste, à savoir comment le transmettre à travers ses productions. L’immédiateté, ou plutôt l’instantanéité de réalisation de ses pièces vient en donner une expression temporelle. Une cristallisation du geste nous lie à ses désirs, à ses songes et à ses doutes. «Structurel» et «sauvage» résumeraient le paradoxe qu’entretient Sarah Tritz avec la trace de sa gestuelle.
Un meuble pensé comme socle, des fragments de pièces disparates et les principes mémoriels de réalisation de ses dessins et collages rendent compte de la pluralité de sa production. Dans les dédales qu’engage la diversité des supports et points d’accroche qu’elle y parsème, l’expérience physique s’inscrit comme une articulation incontournable.
*Les citations en exergue de cet article sont extraites d’un échange entre Sarah Tritz et Guillaume Hervier lors de l’élaboration de la présente exposition.
critique
Du fauteuil de mon roi rose