Communiqué de presse
Michel Paysant
Du dessin
Pour cette exposition, Michel Paysant propose deux approches du dessin radicalement différentes. Dans la série des «Artificiers», 2009 (gouache sur papier), l’artiste crée un imagier fait d’ombres et de personnages hybrides. Soldats du Hamas, GI ou autre serial killer délivrent ici un message à double sens: inquiétant et optimiste. Suivant une technique traditionnelle d’aplat au lent processus de réalisation, le rendu velouté des surfaces peintes contraste avec la radicalité et l’étrangeté du propos.
Dans la série «Autre Vanité» et 240 Autoportrait (tirage numérique pigmentaire sur papier), Michel Paysant présente une série de «Eyedrawings». Réalisés avec un eyetracker au Laboratoire de neurosciences cognitives et Imagerie cérébrale du LENA à l’Hôpital de la Salpêtrière à Paris, en collaboration avec Jean Lorenceau et Olivier Herbez, ces dessins sont la restitution directe d’images «intérieures». On peut imaginer que les courbes obtenues sont à l’image d’un sismographe qui rend compte de nos «mouvements intérieurs» à des instants précis. Les traits de la finesse d’un cheveu créent d’intéressantes volutes et nous montrent comment nos yeux observent et interrogent le monde.
Enfin Michel Paysant expose actuellement et jusqu’au 1er mars dans le Département des antiquités orientales du Musée du Louvre (Hall Colbert) où il présente dans le cadre d’OnLAB, le titre de son installation-laboratoire, une troisième approche du dessin totalement inédite au travers d’oeuvres nano. Ces nano-dessins, réalisés en or sur silicium, dont les traits n’excèdent pas le millième du diamètre d’un cheveu, sont le fruit d’une longue collaboration avec le Laboratoire de photonique et de nanostructures du CNRS. Ainsi, entre art et science, entre technique traditionnelle et approches technologiques, Michel Paysant renouvelle les formes du dessin sur le mode de la surprise, du trouble et de l’inédit.