Sélectionnée aux côtés de quatre autres nominés, Zoulikha Bouabdellah, Corinne Marchetti, Thomas Monin et Jeanne Susplugas, Brigitte Zieger a su séduire un jury composé de différents acteurs du milieu de l’art, comme le rédacteur en chef du magazine Connaissances des arts, Guy Boyer ou la directrice du FRAC Champagne-Ardenne, Florence Derieux.
Respectant le cahier des charges du jeune Prix Maïf, à savoir réaliser un projet de sculpture à échelle 1 destiné à être fondu en bronze, l’artiste a donné le jour à une héroïne anonyme, à l’aura poétique. « Réalisée sur la base d’une photographie célèbre prise pendant une manifestation anti-Vietnam aux Etats-Unis, et sur laquelle une inconnue tend une fleur aux soldats venus s’interposer devant le groupe de manifestants », cette Jeune Fille face à la police militaire est une coquille vide. Creuse, réduite à la deuxième dimension, littéralement coupée en deux, la demi-sculpture renvoie à la fragilité des idéologies et interroge dans le même temps l’histoire du monument commémoratif.
Exposée au siège de la Maïf, l’oeuvre de Brigitte Zieger a de beaux jours devant elle et réserve peut-être à cette artiste pas tout à fait émergente (comme le voudrait la vocation du Prix) un nouvel avenir dans le travail des volumes et la sculpture du bronze.