Marlène Mocquet
Drawing now
La peinture de Marlène Mocquet nous propose un vocabulaire formel qui semble osciller entre bien des oppositions: le beau et le laid, le bien fait et le mal maîtrisé, le subtil et le grossier, l’étrange et le naïf. Cette peinture est aussi celle des matières, des techniques, des formats. C’est aussi une peinture qui se nourrit des anciens, leur empruntant à l’occasion figure et sujet afin de se les approprier.
Quelle attitude adoptons nous devant cette peinture? Dans ses peintures rien ne nous est livré d’un premier regard. Alors le regard prend son temps, celui nécessaire pour nourrir la pensée. L’exigence du regard, voilà peut-être l’une des qualités les plus inattendues de cette peinture.
Alors, prenant son temps, l’œil va d’un tableau à l’autre, se pose, repart, revient, comparant, opposant, mettant en relation, cherchant le détail, l’indice. Puis soudain, de façon surprenante, une œuvre se dégage. Elle ne livre rien, n’explique rien, elle est. Cette peinture est le fruit d’un mental qui traduit ses envies, ses joies, ses peines, ses peurs, ses désirs, ses obsessions, qui sont aussi, du moins en partie, les nôtres.
Cette peinture, que l’on pourrait croire fruit de hasards et en tâtonnement se révèle profondément construite et nourrie de techniques maîtrisées, d’élaborations complexes, de compositions précises. Chaque geste, pour spontané qu’il ait pu paraître, est en fait un acte retenu qui vise un but. Mais ce but, celui que s’est donné l’artiste, est le sien. A nous, il nous est donné de partager l’émotion, le désir, l’énigme.