Yoon-Hee
Drawing, drawing
Yoon-Hee, artiste d’origine coréenne, est présente sur la scène artistique européenne dès les années 1980, date à laquelle elle choisit de s’installer en France. Profondément imprégnée de l’histoire de l’art occidental, elle est conquise par le sentiment de liberté et d’inventivité qui caractérise l’art du XXe siècle tout en restant très attachée aux valeurs de son héritage culturel oriental.
Dans toute son Å“uvre coexiste la radicalité du langage plastique des avant-gardes artistiques des années 1970 aux Etats-Unis et en Europe (héritage du «ready-made», Minimalisme, Land-Art, Arte Povera, etc.), et une sensibilité coréenne qui tend à une grande simplicité basée sur l’harmonie des contraires et sur une parfaite maîtrise de l’espace.
Yoon-Hee s’est imposée en participant à de nombreuses expositions de sculptures et a souvent travaillé à l’échelle du territoire en réalisant des Å“uvres monumentales, dans une confrontation directe avec la nature et l’architecture.
L’exposition «Drawing, Drawing» est plus particulièrement consacrée à l’aspect graphique de son Å“uvre. En effet, elle pratique le dessin depuis les débuts de sa carrière et se consacre de plus en plus régulièrement à cette discipline où se joue la concentration et l’expansion de la forme, la maîtrise et le «laisser aller».
Résultats d’une concentration intense, ces dessins sont réalisés dans un rapport de noir et de blanc, sur des formats presque toujours identiques (160 x 120 cm), au pastel tendre, ou avec des pigments. Ils se constituent en «séries» : spirale, projection, cercle, crayonnage, ruissellement, à verse…
«Je ne dessine jamais en prévoyant le résultat. Je n’ai pas l’intention de maîtriser. J’essaye de me concentrer.
Par exemple quand je dessine en répétant le mouvement de spirale, pendant ce temps bref j’ai le sentiment que la concentration me surpasse. J’ai l’impression de perdre presque la conscience. Cela donne un résultat inattendu.
La concentration au moment voulu, la force et la vitesse du mouvement, la quantité d’eau versée et la quantité de pigment du bâton fondu ne sont jamais calculées ou mesurées par avance. Tous ces éléments permettent d’obtenir la trace de l’ensemble.
On peut considérer le contour de la masse dessinée et les giclures comme le fait du hasard…
Si je prévoyais trop le résultat, si j’en calculais tous les effets, le dessin serait sans tension, sans intensité, sans fraîcheur. Justement cette volonté de laisser une partie s’organiser d’elle-même me permet d’obtenir des dessins spontanés, non figés.» (Yoon-Hee)