Communiqué de presse
Cameron Jamie, Harmony Korine, Raymond Pettibon, Pierre La Police, Simon Faithfull, Assume Vivid, Astro Focus, Matthew Greene, Brian Degraw , Erwan & Sophie, Corinne Sentou, Daniel Johnston, Jacques Floret , Michael Magnan, Mike Rogers, Shepard Fairey / Obey Giant et Jared Buckhiester, Virginie Barre, Jean, François Sanz, Christine Laquet, Pierre Courtin, Steven Brower, Roger Anderson, Nine, Sophie Toulouse , Bruno Peinado, Douglas Kolk, Franck Rezzak, Wk Interact, Virginie Loze, Jean, Luc Verna, 36, Abdelkader Benchamma, Jo Ratcliffe, Neck Face, Pia Dehne, Robert Crumb, Laurent Fetis, Philippe Mayaux, Marcel Miracle, Jean, François Moriceau, Petra Mrzyk
Draw !
Avec son titre en forme d’injonction ou plutôt d’incitation, «Draw !» tente de rendre compte du dynamisme de la scène artistique contemporaine dans le domaine du dessin. En effet, cette discipline ancestrale en perpétuelle évolution suscite ces dernières années un vif regain d’intérêt qui se manifeste à la fois dans le microcosme de l’art à travers de nombreuses expositions, foires, publications, et de manière plus diffuse, dans notre environnement quotidien par l’intermédiaire des médias, de la publicité, de l’industrie du disque, de la mode et même de l’espace urbain.
L’exposition affiche clairement le parti pris de la figuration et une sélection de 40 artistes internationaux, plasticiens, illustrateurs, graphistes, street artists ou auteurs de bande dessinée, offre un panorama éclectique de la création actuelle dans ce domaine. L’adaptation de la pratique des artistes aux nouveaux outils que la technologie met à leur disposition, le fait que le dessin prenne du relief, se spatialise, s’incruste sur des objets usuels ou insolites, montrent que la nature même du médium a subi une mutation. Ainsi cette exposition revendique une conception élargie, presque une redéfinition, de la notion de dessin, présentant aussi bien des oeuvres originales réalisées au crayon sur papier que des dessins «en volume» ou des illustrations et autres travaux graphiques au sens large qui intègrent divers procédés de reproduction et de traitement de l’image (tirages numériques, sérigraphie, dessins sur palm pilot, oeuvres multimédia…) «Draw !» entend également contribuer au renouvellement des modes traditionnels de présentation du dessin en mettant à profit toutes les surfaces du sol au plafond, les recoins, l’extérieur, les volumes, le wall drawing…
L’accrochage, qui fonctionne selon le mode de la prolifération, reproduit également une pratique assez répandue chez les adolescents et post adolescents, qui consiste à saturer visuellement certains espaces intimes avec diverses images glanées ça et là (affiches, flyers, images découpées dans des magazines…) des images de qualités et de natures différentes qui s’accumulent, se superposent, se télescopent. Une sorte de journal de bord qui correspond au besoin de s’entourer de choses visuellement attractives et qui permet à chacun de se constituer une imagerie personnelle à laquelle il s’identifie à divers titres.
Le contenu des oeuvres exposées renvoie à une démarche similaire de la part des artistes qui recyclent et détournent les icônes de la culture pop et des nombreuses sous cultures qu’elle a engendrées ces 50 dernières années.
Enfin, le rapport particulier qu’entretient cette scène à la musique constitue un axe important de l’exposition. La plupart des artistes exposés travaillent régulièrement avec des groupes et des labels ou sont parfois eux même musiciens, et intègrent dans leur production de nombreuses références musicales. Une bande son, compilation de plusieurs centaines de morceaux, sera diffusée dans l’espace d’exposition comme un complément sonore faisant directement écho aux oeuvres exposées.
Tous ces éléments réunis donnent à l’ensemble un ton assez pop ou neo pop. cependant au-delà des classifications stylistiques, la problématique de «Draw !» est avant tout de proposer une tentative de ré interprétation graphique du monde ultramédiatique dans lequel nous évoluons, ainsi qu’une relecture critique et subjective du déferlement incessant d’images qui le caractérise.