Communiqué de presse
Dr Courbe, Mr G. Wen
Dr Courbe et Mr G. Wen
Dr Courbe and Mr G.Wen ont décidé d’investir la Galerie Rachlin Lemarié Beaubourg, afin de célébrer le fruit de leur collision: les métamorphoses de la nature humaine suscitant des apparitions terrifiantes et absurdes. Leurs travaux respectifs axés sur l’aspect sociologique des nouveaux hybrides invitent les spectateurs à découvrir les constats des expérimentations entre l’art et la médecine, l’individu et les espèces. L’engagement artistique prend de cette manière une dimension ludique et subversive.
Mr G.WEN, performer, explore en se les appropriant les divers codes d’une société de consommation qui s’affiche dans ses excès d’images (mode, musique, clinquant médiatique, série B). Il pousse au paroxysme ce culte de l’apparence et pose un regard sans concessions sur cet univers superficiel en nous livrant une vérité saisissante : «l’être humain est une image». Il questionne l’animalité et le conditionnement sexuel des espèces en créant des hybrides qui se déclinent ainsi en objets photographiques et en sculptures empaillées (Gorille rose pourchassé par des gogos danseuses, Homme à la tête de veau, Bush président et sa gogo, le fashion lapin et le serial killer). Ces espèces sont souvent traquées par les médias et évoluent dans le milieu artistique.
«Les personnages endossent les caractéristiques de la série B américaine, s’attaquent aux stéréotypes de la culture de masse et à son imagerie kitsch. Mon travail aborde la starification par l’emploi du système de diffusion médiatique, mes actions visibles à la télévision reprennent dès lors la phrase «warholienne» : «Etre célèbre un quart d’heure». J’analyse les médias contemporains et retourne leur fonctionnement au travers de mes performances et de mes installations.
Un des axes de ma recherche est de mettre le spectateur au centre de mes dispositifs. Ce dernier est confronté à un espace intime, subit l’action et son débordement. Je choisis souvent pour mes actions des lieux inhabituels et offerts à tous regards. Ainsi, mes performance m’amènent à évoquer des lieux d’intimité et d’intériorité auxquels je prête trois rôles: l’espace de mon propre corps, un nouvel espace clos qui se trouve intentionnellement prisonnier du masque et du costume, l’espace voyeur du spectateur qui se trouve confronté à l’action, et l’espace extérieur qui intègre le public qui surprend l’action.
Ludique, subversif, rejoignant par ailleurs l’industrie du divertissement, mon travail est alors une déclinaison possible de la culture pop, rock’n’roll, trash et underground.»
G.Wen Gorille
Dr F.Courbe, artiologue, artiste multimédia, effectue depuis 1989 des opérations en France et à l’étranger. Son travail est basé sur un mimétisme décalé de l’univers médical. Il consulte dans son cabinet de médecine, à domicile, ainsi qu’à bord de l’artiomobile, ambulance normalisée.
« Mon activité commence par une exploration du milieu hospitalier et un passage volontaire à l’hôpital sans aucune raison de santé, mais avec l’intention d’appréhender, sur ce terrain spécifique, des nouveaux champs d’investigation nécessaires à l’élaboration de futurs travaux. Dans ce cadre particulier, je me suis confronté à des professionnels étrangers au milieu de l’art contemporain, qui n’avaient aucune référence apparente concernant des notions fictionnelles ou sociologiques, le détournement ou l’appropriation. J’ai tenté de leur montrer que mes travaux, bien que sans fonction apparente, pouvaient être une entreprise aussi noble que celle d’immobiliser une fracture, extirper une rate, corriger un pied-bot ou exciser un néoplasme.
Les professionnels du milieu hospitalier, plutôt conservateurs et méfiants à l’égard de mon rôle de substitution incongru, ont finalement concédé ce point en bougonnant. Par cette relative complexité, j’ai pu ainsi réaliser plusieurs pièces (installations, consultations, objets divers, photos, son, vidéos…) gérées dans le temps par des médecins qui ont accepté d’établir le suivi médical. Le rythme de mon activité dépendant de cette collaboration a été imposé par le corps médical. Le travail en lui-même reste sous mon entière responsabilité, bien que je ne dédaigne pas les conseils de mes «confrères» médecins. De retour dans mon laboratoire, tel un chirurgien, j’opère à la réalisation de mes installations non anesthésiées.
L’évolution de mes expériences plastiques se fait au fil de mes rencontres dans le milieu artistique et médical. L’interaction de deux modes de lecture est complémentaire, et enrichissante. La réalisation d’autoportraits développe et définit mes premières recherches. Passionné par ces expériences prometteuses et égayé à confirmer mes intrusions dans le corps médical en tant qu’artiste, j’ai alors décidé d’ouvrir un cabinet de médecine et de créer l’Artiologie pour définir mon activité: le Cabinet de Médecine du Dr F. Courbe, artiologue.
Se constituer une clientèle de patients relève d’un processus attractif et promotionnel équivalent au système du marché de l’art, même difficulté, même stratégie. Pour proposer des consultations ouvertes et vanter les compétences de mon cabinet, je me suis approprié la panoplie symbolique du médecin avec excès, tenue complète avec tous les accessoires de base (blouses blanches, stéthoscope, miroir de Care, gants latex, etc.). J’ai remplacé les supports traditionnels de création en empruntant le matériel du médecin: ordonnances médicales, tampons, ustensiles de diagnostic, appareillage spécialisé, etc. Je propose mes consultations dans le cadre de manifestations artistiques: expositions, performances, festivals divers… À cela s’ajoute un mailing médical international, ainsi qu’une consultation télévisuelle, et bien entendu le bouche-à -oreille, autant que le bouche-à -bouche.»
Dr Courbe F.
Professeur d’Artiologie légale
Membre de l’Académie d’Artiologie
Doyen de la Faculté d’Artiologie
Fondateur de la pansemantique
Spécialiste des AGM (Art Génétiquement Modifié).