Claude Lévêque
Down the street
Artiste invité : Guillaume Constantin
Claude Lévêque est né en 1953 à Nevers (Nièvre). C’est dans cette ville qu’il a grandi, au coeur d’une citée
ouvrière bordée de terrains vagues, près des voies de chemin de fer.
Plus intéressé par la musique que par l’art, il va tout de même poursuivre des études à l’École des Beaux-Arts de Bourges. Il s’installe ensuite à Paris où il intègre les milieux punk et new wave qui auront une forte influence sur son travail plastique. Il réalise alors des aménagements de vitrines de magasins.
Au milieu des années 80, il présente ses premières installations qui seront très rapidement remarquées.
Dès cette époque, Claude Lévêque inscrit son travail en résonance avec le réel qui l’entoure pour mieux construire des interactions entre son propre vécu et son environnement, ses oeuvres et le public.
”L’expérimentation n’existe qu’en relation avec des milieux, des publics, pour trouver une communication possible. Je trouve le monde effrayant de violences, sociales, économiques, sans parler de l’hystérie de la guerre.“
Il interroge ainsi sans cesse la société actuelle, en mettant devant nous une autre réalité, sa réalité d’artiste. Mais cette réalité n’est-elle pas notre réalité à tous, celle de notre vie ordinaire comme celle de nos rêves et de nos espoirs ? ”
Il faut absolument reconstruire un langage. J’ai compris à un moment de mon adolescence où j’étais omplètement paumé, que je me battrai pour ça.“
Mais si Claude Lévêque affirme qu’il “faut mettre l’art là où il est indispensable, c’est-à-dire partout“, il installe plus particulièrement le sien dans des espaces où la rencontre peut paraître la plus improbable mais où elle lui semble la plus déterminante : cité HLM à cour et à jardin, ancienne fonderie ou piscine abandonnées, usine sidérurgique…
Des lieux en ”désaffectation” qu’il (re)charge d’émotions, des espaces à (re)vivre. Aussi aime-t-il les ”explorations nouvelles, les obstacles à dépasser“.
Alors même qu’il vient d’être choisi pour représenter la France à la prochaine Biennale de Venise, Claude Lévêque a accepté de concevoir une installation spécifique pour l’ancien magasin de la TCAR qui abrite depuis dix ans, le Frac Haute-Normandie.
Intitulée « Down the street », cette installation mettra en regard l’architecture de béton de ce bâtiment exceptionnel datant des années 30, avec la récente réurbanisation du quartier du Jardin des Plantes qui l’entoure.