Carolyn Carlson
Double Vision
L’art du solo est emblématique de la danse moderne, en incarnant l’implication très singulière d’une personnalité dans sa danse. Carolyn Carlson y excelle. Dans Double Vision, les technologies visuelles les plus actuelles lui permettent de vivre comme jamais sa passion pour les arts plastiques.
La danse moderne est art de l’invention de soi. Cela s’est souvent traduit dans des soli mythiques. Carolyn Carlson en a signé plusieurs. Son immense silhouette y déroule la quintessence de son art. Elle dessine des figures d’une fascinante justesse, animées du flux perpétuel d’un mouvement de vibration universelle.
Obstinée à creuser ce sillon, Carolyn Carlson ne se répète pourtant pas, et chacun de ses nouveaux soli condense un grand moment d’effervescence. En 2006, Double Vision naît de la rencontre avec les artistes visuels d’Electronic Shadow. Ceux-ci orchestrent un superbe bain global d’images qui abolit la planéité du plateau comme du fond de scène.
Il n’y a pas ici de simples images. Un espace total entre en mouvances, diffractions, duplications, tourbillons. Cela rend plastiques toutes les textures, densités et limites. Il y aurait là comme une fabuleuse interprétation contemporaine de la lanterne magique, usant des technologies les plus actuelles pour redire une magie des visions de l’univers. Carolyn Carlson y est complètement immergée.
Ses gestes infinis paressent procéder d’un principe général de la matière en mouvement. Ses figures prolongent un monde toujours ouvert, où la ville moderne prend des accents fantastiques, faisant place aussi à une folie qui rôde. Sa danse y traverse des registres inépuisables. Elle devient la métaphore d’un goût insatiable à se fondre dans la vitalité jubilatoire et complexe du monde.
Gérard Mayen
chorégraphie: Carolyn Carlson
scénographie et images: Electronic Shadow
musique originale: Nicolas de Zorzi
lumières: Emma Juliard, Electronic Shadow
costumes: Chrystel Zingiro
d’après des dessins de: Crstof Beaufays
avec la complicité de: Maud Margot Bigiani et de Gilles Nicolas
avec le soutien technique de: Noxaka – Leïla Aït Kaci
avec: Carolyn Carlson
Electronic Shadow
Naziha Mestaoui, architecte, et Yacine Aït Kaci, diplômé des Arts Décoratifs de Paris, se rencontrent en 2000 et décident de fusionner leurs domaines respectifs de création. Fondée à Paris, Electronic Shadow est une plate-forme de design hybride qui base son activité sur un travail de recherche et d’innovation, tant sur le plan artistique, à travers de nombreuses expositions, que technologique (système breveté de projection espace/image). Cette approche pluridisciplinaire permet des propositions originales qui mélangent l’espace et l’image, la matière et la lumière dans les contextes les plus variés et propose une approche globale du design de l’image à l’espace.
Informations
Salle Jean Vilar
Du mercredi 10 au vendredi 12 février 2016
Mercredi 10 et vendredi 12 février, à 20h30
Jeudi 11 février, à 19h30
Durée: 1h