Communiqué de presse
Raphaël Zarka, Tacita Dean, Benoît Maire, Robert Morris, Ernesto Sartori, Christian Ward
Double paysage, tempête électrique
Le travail de Raphaël Zarka se caractérise par une propension à réinvestir des objets et des volumes – géométriques, artistiques, scientifiques ou utilitaires – qu’il réplique plus qu’il ne copie.
Cette manière de procéder n’est pas sans lien avec la pratique du skateboard, à laquelle il a consacré plusieurs essais et travaux, et qui consiste à réactiver l’espace urbain et son mobilier en jouant de la dynamique des espaces et des surfaces.
Son approche de la forme se double toujours d’une approche documentaire, quasi scientifique, par la prise en charge d’un système de références issu d’une recherche précise et rigoureuse.
En 2001, Raphaël Zarka photographie deux énigmatiques volumes géométriques en béton au bord d’une route du sud de la France. Il découvre plus tard le nom de ces polyèdres – le rhombicuboctaèdre – par un dessin de Léonard de Vinci illustrant le traité du mathématicien italien Luca Pacioli, la Divine proportion, publié à Venise en 1509.
En 2008, il réalise Préfiguration de la collection des rhombis, une oeuvre notamment constituée de deux petits rhombis en aluminium, trouvés à l’école municipale des beaux-arts/galerie édouard Manet à l’occasion de sa participation à l’exposition «Le Jardin de Cyrus» organisée par Yoann Gourmel.
Les deux volumes se trouvent posés sur une édition française en fac-similé du traité de Pacioli. A l’intérieur du livre sont glissées, sous forme de marque-page, toutes les reproductions des rhombis dont il a découvert l’existence. Raphaël Zarka amorce ainsi une collection d’objets et d’images reproduisant cette forme, comme autant de témoignages de sa présence au monde.
Pour son exposition personnelle à la galerie édouard Manet et à l’occasion du 500e anniversaire de la publication de la Divine proportion, Raphaël Zarka présente Rhombus Sectus, un film inédit sur la Bibliothèque nationale de Biélorussie, construite entre 2001 et 2006 par les architectes Vinogradov et Kamarenko. Ce bâtiment, avec ses 22 étages et ses 72 mètres de haut, est à ce jour le plus grand et le plus surprenant rhombicuboctaèdre au monde.
La projection de ce film s’accompagne d’un ensemble d’oeuvres et d’objets collectionnés par Raphaël Zarka. Il réunit entre autres pour l’occasion, et sous la forme d’un cabinet d’amateur, des oeuvres de Tacita Dean, Benoît Maire, Robert Morris, Ernesto Sartori, Christian Ward, ainsi qu’un dessin rapidement tracé sur une page de cahier par l’un des architectes de la Bibliothèque nationale de Biélorussie. Au- delà de leur propre valeur artistique, ces pièces ont pour fonction de mettre en lumière certains aspects du film.
Emprunté à une oeuvre de Joseph Sima, le titre de l’exposition, «Double paysage, tempête électrique» est polysémique. Il évoque tout autant le contraste, au sein de l’espace urbain, entre la vie quotidienne et le décor métaphysique et monumental que constitue cette bibliothèque, et de façon plus interne à l’exposition, la dualité entre la présentation du film et celle de la collection. Enfin, l’expression «tempête électrique» fait écho à la débauche électrique nocturne des animations lumineuses du bâtiment.
Vernissage
Mercredi 23 septembre, entre 18h et 21h, Ã l’occasion du vernissage,
Charlie Jeffery et Jason Glasser investiront les espaces d’exposition
pour un concert-performance.
Evénement
Samedi 26 septembre. 14h30
Rencontre avec Raphaël Zarka.